Coup de théâtre politique et médiatique : contrairement à ce que toute la presse (dont nous-mêmes) et surtout Christiane Taubira – qui se retrouve de ce fait dans une situation très difficile – annonçaient : la déchéance de nationalité pour les binationaux figure bien dans le projet de révision constitutionnelle que le gouvernement va soumettre […]
Coup de théâtre politique et médiatique : contrairement à ce que toute la presse (dont nous-mêmes) et surtout Christiane Taubira – qui se retrouve de ce fait dans une situation très difficile – annonçaient : la déchéance de nationalité pour les binationaux figure bien dans le projet de révision constitutionnelle que le gouvernement va soumettre au Parlement,
Manuel Valls l’a affirmé à l’issue du conseil des ministres au cours duquel ce projet a été présenté.
“À partir du moment où c’était un engagement du président de la République et que nous avions un avis particulièrement clair du conseil d’Etat sur la nécessité d’une réforme constitutionnelle, il ne pouvait pas y avoir d’autres solutions que l’adoption de cette mesure.”
Il a réaffirmé que cette mesure, dont “l’efficacité n’est pas l’enjeu premier” avait cependant un caractère “hautement symbolique” .
Cette mesure, qui institue de ce fait deux catégories de citoyens, existait déjà dans le droit français: en cas de crime terroriste, elle s’appliquait aux binationaux nés étrangers et qui avaient acquis la nationalité française. Si cette disposition est acceptée, elle pourra être appliquée aux binationaux nés français. Rappelons que comme les conventions internationales auxquelles la France adhère interdisent de créer des « apatrides », il n’est pas possible de retirer sa nationalité à un Français qui ne possède que celle-ci.
Tollé à gauche
Cette proposition qui avait toujours été critiquée par la gauche est aussi un gage offert à la droite par Hollande, toujours aussi enferré dans ses calculs tacticiens, qui espère que celle-ci soutiendra sa réforme constitutionnelle.
Un renoncement de plus pour le gouvernement socialiste, qui provoque un beau tollé à gauche, comme le clame l’économiste Thomas Piketty qui y voit une “infamie” et « un déni flagrant de démocratie”.