“Lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour le pays, pas pour en faire son obligé.” Moins de trente mots du ministre de l’Economie Emmanuel Macron ont réussi à déclencher la colère de l’Elysée. Et l’ancien banquier de chez Rotschild devait se douter de l’effet de sa citation puisque, à […]
« Lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour le pays, pas pour en faire son obligé. » Moins de trente mots du ministre de l’Economie Emmanuel Macron ont réussi à déclencher la colère de l’Elysée. Et l’ancien banquier de chez Rotschild devait se douter de l’effet de sa citation puisque, à en croire le Canard enchaîné, il « s’est beaucoup agité pour la faire censurer avant parution. »
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Flashback : c’est le 21 avril que Macron dégaine cette saillie, interviewé par des journalistes de presse régionale. L’interview est même validée par le ministre himself : « Cette fois, ça ne passera pas par Matignon. C’est personnel, c’est l’homme qui parle. » Problème un terme ne passe pas, malgré « l’adoucissement » du texte par les communicants de Bercy, le fameux « obligé » du président de la République. Vers 16h le jour-même, les petites mains de Bercy insistent par téléphone pour supprimer la tirade entière. Mais le mal et fait. « L’homme » et François Hollande ont eu une explication assez musclée, croit savoir le Volatile. « Tu n’as qu’à les démentir », tance alors le chef de l’Etat.
Au final, la tirade restera telle quelle (et c’est tant mieux). Macron tentera une pirouette pour s’en sortir (sa phrase aurait été « sortie de son contexte »). Le mot de la fin revenant à Manuel Valls : « Sortie de son contexte ? Mon oeil ! Chaque fois que Macron fait une déclaration, il la rectifie. Ca fait deux conneries », explique le Premier ministre.
L’affaire en restera-t-elle là ? Peut-être pas. « Tu devrais faire attention, je reçois des textos de ministres qui me demandent de restaurer mon autorité en te virant », a glissé François Hollande à Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a eu ensuite tenté la comparaison astronomique pour résumer la situation, en petit comité : « Il y a toujours un personnage mythique qui sort comme ça [en parlant de Macron, ndlr] à un an de la présidentielle. Un personnage qui vient expliquer que la politique telle qu’elle est conduite n’est pas bonne. Avant 1981, c’était Coluche. Cela aurait pu être, aujourd’hui, Nicolas Hulot. Le lancement de la fusée Hulot a d’ailleurs été paralysé par le lancement de la fusée Macron. Mais ensuite, tout ça se dégonfle, parce que c’est hors-sol. »
Hulot à Bercy et Macron au ministère de de l’Humour ? A croire que quelque chose ne tourne pas rond du côté du Château.
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