Y a-t-il vraiment eu un moment, depuis la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la Belle Alliance populaire, où Jean-Luc Mélenchon et lui étaient prêts à faire alliance pour la présidentielle ? En tout cas, jamais ils ne semblent avoir été plus loin de cette éventualité. Ce 13 février, à l’invitation des associations engagées […]
Y a-t-il vraiment eu un moment, depuis la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la Belle Alliance populaire, où Jean-Luc Mélenchon et lui étaient prêts à faire alliance pour la présidentielle ? En tout cas, jamais ils ne semblent avoir été plus loin de cette éventualité. Ce 13 février, à l’invitation des associations engagées dans la campagne “Stop Ceta”, plusieurs représentants de gauche ont dit leur opposition commune à cet accord international qui sera discuté le 15 février au Parlement européen. Parmi eux, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Emmanuel Maurel.
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« Je suis prêt à discuter avec lui, mais je ne veux pas jouer la comédie »
Mais en dépit de cette position commune, il ne fallait pas attendre d’eux des mains tendues : « Je suis toujours ouvert à parler avec tout le monde », mais « quand on me dit que je veux des têtes, je n’en ai jamais demandé et je ne veux pas qu’on se paie la mienne », a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Pour son équipe et lui, non seulement il n’y a pas encore suffisamment d’accords sur le programme pour s’allier avec Hamon, et il est hors de question de renoncer à une campagne démarré il y a plus d’un an, et qui bénéficie selon eux, d’une dynamique constante .
« Dans ces conditions, il n’est absolument pas certain qu’un plus un fassent deux », analyse donc Alexis Corbière, son porte-parole.
Invité sur BFMTV le 12 février, Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur ses points communs avec Benoît Hamon, s’était encore montré récalcitrant :
« Je suis prêt à discuter avec lui, mais je ne veux pas jouer la comédie. Autrefois l’union était un combat. Là on est plutôt dans la posture. […] Bien sûr que mon objectif est de gouverner, mais il faut le faire sur une base qui soit respectueuse de la volonté et de l’opinion des Français. Les Français ne veulent plus de combines. J’ai un programme, 357 mesures […]. Dites moi où est le programme dont il est question [chez Benoît Hamon] ? »
« Tout ça c’est des conneries de journalistes »
Dans le staff de Benoît Hamon, on s’oriente donc vers une opération séduction de son électorat, et on espère incarner le fameux « vote utile » de gauche dans cette campagne. Dans un reportage d’Envoyé spécial, alors qu’un journaliste faisait remarquer au candidat socialiste qu’ils se tendaient la main, sans qu’aucun des deux ne souhaite mettre son ego de côté, Hamon a répliqué : « Tout ça c’est des conneries de journalistes ». Sans que l’on sache bien s’il souhaitait juste esquiver la question, ou s’il ne croit vraiment pas qu’une alliance soit réalisable :
La nécessité du rapprochement avec @JLMelenchon ? « Tout ça c’est des conneries de journaliste » tranche @benoithamon https://t.co/UjtEmucXYB pic.twitter.com/5qmfhWReCN
— Michel Soudais (@msoudais) 13 février 2017
« L’électorat de Mélenchon peut bouger avant le premier tour, surtout si on lui met la pression en agitant le risque d’un second tour Fillon-Le Pen ou Macron-Le Pen », explique ainsi sans détours un membre de l’équipe Hamon, cité par Le Monde.
Mathieu Hanotin, son codirecteur de la campagne, espère même « jeter des ponts avec l’électorat de gauche d’Emmanuel Macron », c’est dire s’il compte ratisser large. Mais encore faut-il que Benoît Hamon convainque.
D’après un sondage réalisé par l’Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTELE et Sud-Radio, Benoît Hamon est en recul de 0,5 % des intentions de vote (14,5 %), alors que Jean-Luc Mélenchon en gagne 0,5 % (11,5 %). Paris-Match souligne que depuis le 1er février, le candidat de la France Insoumise a engrangé 2,5 points.
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