Benoît Hamon revient sur les coulisses de sa campagne présidentielle dans un documentaire qui sera diffusé jeudi 27 avril sur France 3.
De la défaite à la dernière élection présidentielle, le Parti socialiste pâtit encore aujourd’hui. Chute vertigineuse du nombre des militants (moins de 20 000 militants actifs), ligne politique ambiguë, et fuite d’une grande partie des éléphants socialistes vers La République en Marche. L’élection d’Olivier Faure à la tête du parti ne semble pas arranger les affaires du parti à la rose. Trop modéré pour les uns, trop social-libéral pour les autres, le nouveau dirigeant du parti se montre mal placé sur l’échiquier politique pour ressusciter le parti. Autant de retombées politiques de ce funeste épisode électoral.
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Quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra sans aucun doute le nom de Benoît Hamon, candidat du parti auxdites présidentielles, comme principal responsable de ce désastre. Les responsables sont pourtant multiples, à commencer par les cadres du parti mais surtout les participants à la primaire de la Belle alliance populaire qui l’ont abandonné au cours de la campagne.
C’est le constat qui ressort du documentaire Hamon, fractures de campagne. Celui-ci propose deux récits parallèles. L’un narré par Benoît Hamon quelques mois après les élections présidentielles, l’autre mis en scène par le réalisateur, Hugues Nancy, qui a vécu la campagne de l’intérieur avec le chef opérateur Grégoire de Calignon.
Le coût des « trahisons »
Bertrand Delanoë, Manuel Valls ou encore Jean-Marie Le Guen… tous ont préféré apporter leur « soutien » au candidat Emmanuel Macron plutôt qu’à celui issu de leurs rangs. « Ils étaient dans un exercice totalement autocentré (…) Ils ne comprenaient pas que le peuple n’ait pas vu en eux les génies qui avaient tout compris. C’est incroyable« , juge a posteriori le candidat socialiste.
En effet, Hugues Nancy met en scène un candidat isolé. Peu de cadres socialistes l’entourent, et même ceux qui s’affichent à ses côtés ne manifestent pas une grande ardeur – du moins, d’après les images du documentaire.
Une fin de campagne aux airs du naufrage du Titanic
L’expérience a souvent montré qu’à chaque drame, son orchestre du Titanic – lui qui avait continué de jouer jusqu’au dernier moment malgré le naufrage. En l’occurrence, c’étaient les militants socialistes de la petite commune de Carmaux. Le 21 avril, à deux jours du premier tour, au moment où le candidat socialiste n’avait plus aucun espoir d’accéder au second tour – crédité de seulement 6% d’intention de vote dans les sondages -, quelques centaines de sympathisants se sont déplacés à la place Jean Jaurès afin de soutenir leur candidat pour son dernier meeting.
« Un de mes meetings que j’ai préféré, vraiment c’est à Carmaux (…) c’était fini, c’était perdu, tout était sincère. En plus, je percevais que les gens qui allaient voter pour moi n’avaient (…) aucune raison de le faire. Ils savaient que je ne serai pas au second tour (…) Et je savais que ceux qui le faisaient, c’était solide, il y a avait un vrai engagement« , se souvient non sans émotion le candidat socialiste.
Hamon, fractures de campagne, de Hugues Nancy, diffusé jeudi 26 avril à 23h35 sur France 3
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