Après un développement heurté et un report d’un an, le nouveau volet de la série de jeux de tir emblématique des consoles Xbox tient ses promesses.
Halo est passé de l’autre côté. Celui des séries aux épisodes non numérotés et qui ne cherchent rien tant qu’à renouer avec ce qu’elles étaient, sans pour autant cesser d’avancer. C’est là que réside la première difficulté.
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20 : c’est le nombre d’années qui nous séparent de Halo : Combat Evolved, first-person shooter très influent et jeu clé de la première Xbox. Mais le temps a passé, le studio Bungie a abandonné Halo pour embrasser sa Destiny, et 343 Industries, monté par Microsoft, a pris le relais. L’enfantement de ce nouveau volet n’a pas été simple, avec notamment un report d’un an de sa sortie sur fond de bandes-annonces moquées pour leur graphisme pas vraiment à la hauteur d’un porte-drapeau de la nouvelle génération de Xbox. Mais Halo Infinite est enfin arrivé, son aventure solo se révèle riche et prenante et son multi, lancé plus tôt selon le modèle du free-to-play, excellent. Tout est bien qui finit bien.
Come-back
“J’ai descendu un Spartan !” Alors que Master Chief, le héros de la saga, gît au sol, la créature extra-terrestre exulte. La star, c’est lui, c’est nous, dont l’aventure même ne cesse de célébrer le come-back jusqu’à prendre la forme d’une tournée triomphale dont la playlist aurait d’abord été élaborée pour satisfaire les fans. Il y a bien de nouvelles “orchestrations” (dont l’introduction d’un grappin permettant de se projeter à distance qui dynamise encore plus les affrontements) mais l’impression n’en est pas moins tenace de se trouver plongé·e dans un best of Halo.
Ce qui n’a fondamentalement rien d’un défaut, surtout quand la question du retour (du héros, des dispositifs ludiques…) apparaît comme le véritable sujet du jeu. Lequel adopte, selon les moments, une tonalité funèbre (serait-il trop tard pour retrouver la fièvre ?), festive ou quasiment burlesque.
Rom-com
Mais Halo, c’est quoi, au fond ? Sans doute avant tout, un rapport à l’espace, qu’il soit étroit (couloirs, entrepôts encombrés, recoins cachés) ou vaste (plaines et routes que l’on sillonne librement). Un rapport enfantin sous l’apparence d’une guerre “mature” : on se poursuit et on se cache, on se déguise, on change de jouet (pardon : d’arme) selon les circonstances et/ou l’envie, tout le monde surjoue (la rage, la conviction, la souffrance…), c’est chouette. On invente, surtout, notre manière de progresser – de tuer, mais ce pourrait être autre chose : c’est un prétexte, c’est le jeu. Dans une certaine mesure, ledit jeu pourrait presque se passer de changer tant son grand principe est de faire appel à notre propre créativité.
Halo serait-il un nouveau Doom, son illustre prédécesseur dans la famille FPS dont on attend d’abord aujourd’hui qu’il reste Doom ? Sans doute un peu, mais cet efficace Infinite cache aussi un étonnant secret : c’est une rom com. Un road movie d’amour, un New York Miami explosif du futur pour un humain modifié et l’intelligence artificielle qui voyage en sa compagnie. Elle s’appelait jadis Cortana, c’est toujours le cas, mais ce n’est pas la même. Ou peut-être si ? Vertiges, sueurs froides, etc. Vers l’infini et au-delà sans bouger de chez soi.
Halo Infinite (343 Industries/Microsoft), sur Xbox One, Xbox SeriesX/S et Windows, de 50 à 60€
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