Une péripétie de plus dans l’interminable feuilleton du “groupe de Tarnac”. L’affaire commence en 2008 quand un crochet posé sur un caténaire d’une ligne TGV en Seine-et Marne provoque des retards de trains pour un très grand nombre de personnes. Il n’en fallait pas plus pour que la police interpelle avec un maximum de publicité […]
Une péripétie de plus dans l’interminable feuilleton du “groupe de Tarnac”. L’affaire commence en 2008 quand un crochet posé sur un caténaire d’une ligne TGV en Seine-et Marne provoque des retards de trains pour un très grand nombre de personnes. Il n’en fallait pas plus pour que la police interpelle avec un maximum de publicité un groupe qualifié d' »ultra-gauche » installé dans un village de Corrèze et accuse trois de ses membres – Julien Coupat, Yildune Lévy, son épouse à l’époque, et Gabrielle Hallez – du concept flottant d’“acte terroriste”.
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En 2015, la situation prend une tournure plus raisonnable quand deux juges d’instruction rejettent cette accusation de terrorisme et estiment “qu’au-delà du préjudice évident occasionné, du trouble manifeste apporté à l’ordre public et du désagrément causé aux usagers, ces actions ne peuvent être considérées comme ayant intimidé ou terrorisé tout ou partie de la population.”
Stratégie de la tension
Pour aggraver son cas, Julien Coupat est de surcroît suspecté d’être l’auteur du brulot intitulé L’insurrection qui vient, un ouvrage à la rhétorique révolutionnaire, ce qu’il a toujours nié. Mais trois jours après, le parquet de Paris fait appel de l’ordonnance des juges, ce qui montre bien l’aspect spécifiquement politique du dossier.
Il faut dire que l’affaire de Tarnac entre en résonance avec une lourde actualité : les actes terroristes, bien réels ceux-là, de 2015, et les affrontements en marge des manifestations contre la loi travail.
Manuel Valls n’a pas manqué d’évoquer “ces black blocs, ces amis de Julien Coupat, toutes ces organisations qui n’aiment pas la démocratie” s’appuyant notamment sur une note de la DGSI affirmant que “le réseau de Julien Coupat, engagé contre la loi El Khomri, encourageait les émeutiers, sans prendre part aux exactions” mais favoriserait « une stratégie de la tension”.
Quoi qu’il en soit, Julien Coupat et ses co-accusés seront donc jugés en correctionnelle pour des dégradations, mais pas pour « terrorisme ».
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