Chaque vendredi, cinq actus mode servies sur un plateau d’argent. Cette semaine, retour sur la semaine de la mode masculine parisienne. Avant/Après J.W. Anderson chez Loewe. Avant : Avec ses 164 années d’existence, la maison Loewe est un peu le Hermes espagnol, spécialiste du cuir et notamment des sacs, avec un modèle phare, l’Amazona. Malgré […]
Chaque vendredi, cinq actus mode servies sur un plateau d’argent. Cette semaine, retour sur la semaine de la mode masculine parisienne.
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Avant/Après J.W. Anderson chez Loewe.
Avant : Avec ses 164 années d’existence, la maison Loewe est un peu le Hermes espagnol, spécialiste du cuir et notamment des sacs, avec un modèle phare, l’Amazona. Malgré ce carton planétaire, Loewe végète carrément quand LVMH décide de racheter la boite pour en faire une grande maison de mode. Narcisco Rodriguez (1997-01) et José Enrique Oña Selfa (01-07) se succèdent aux manettes de la création sans parvenir à bousculer l’encéphalogramme de la marque, et c’est Stuart Vevers (07-13) qui le premier parvient à susciter un peu d’envie pour d’autres produits que du parfum et des sacs. Mais depuis quelques saisons, l’engouement s’essoufflait un peu et LVMH cherchait à frapper un grand coup.
Après : Octobre 2013, J.W. Anderson, l’un des créateurs britanniques les plus convoités, est nommé à la tête de la création. “Quand j’ai débarqué chez Loewe, j’ai compris que ça ne devait pas être que de la mode” lâche le designer irlandais. Exit l’ancien logo, rebonjour Steven Meisel dont les visuels shootés pour la marque entre 1997 et 2004 sont remis en scène pour la nouvelle campagne lancée il y a quelque jours. Et surtout sa première collection homme, (capturée par son photographe chouchou Jamie Hawksworth dont on a déjà parlé ici), qui marie clins d’œil à l’ADN de la marque (sac Amazona, ton chauds) et son travail autour d’une silhouette transgenre. Les grands ourlets blancs dont il a affublé ses pantalons font office de fil rouge de cette collection qui met en valeur des matières brutes et des coupes simples et épurées. Loewe is back in town.
Les clichés parisiens
Cette semaine de la mode masculine parisienne a été l’occasion de se pencher sur les clichés qui ont bénéficié de différents égards selon les maisons. Kenzo, comme Andrea Crews la veille, a choisi de se jouer des clichés touristiques parisiens. Le duo ricain prend un peu de distance en prenant conscience qu’ils sont deux amerloques à Paris et couchent les deux clichés géants que sont Cosette et la Tour Eiffel en imprimé. Maroussia Rebecq d’Andrea Crews présentait pour la première fois sa collection homme dans le calendrier officiel, et pour l’occasion elle a imaginé une ode à Paris et ses musées autours desquels les mini Tours Eiffel (ici en colliers et imprimés) et les appareils photos sont légion. L’année de ses 40 ans, Riccardo Tisci n’a pas peur de raviver ses propres clichés, avec un retour au noir et aux basiques : « J’en reviens toujours au côté obscur, c’est ce qui m’attire le plus« , racontait-il en backstage. Un genre de sweet fourty version dark. Chez Raf Simons à l’inverse, les clichés prennent de sérieux coups derrières les oreilles. Celui du défilé de mode et de toute la hiérarchie que cela implique, d’abord, avec une performance où tout le monde était debout de Suzy Menkes à votre cousin blogueur mode. Le cliché du créateur déconnecté de la réalité, ensuite, avec une personnalisation extrême de sa collection, et notamment des photos de lui jeune et de ses parents plaquées sur les pièces phares.
Teen extreme sports
Il y a des choix qui marquent l’adolescence des garçons. On peut dire sans trop de risques que plein de choses futures dépendent du sport pratiqué. Le style vestimentaire par exemple, sera assez différemment impacté selon que l’on opte pour le ping-pong ou le skate. Familier de tous les codes skate justement, le jeune créateur russe Gosha Rubchinskiy claque pour son premier défilé des sweats ou tee-shirts cotons illustrés et des ceintures en lacet, servis par un casting aux attitudes de youngsters. Chez Acne aussi les silhouettes désinvoltes et superposées rappelaient gentiment les dégaines des Kids de Larry Clark, et des kids de tous les skate parks du monde. Sport extrême toujours, le surf tient la corde de tous les ados cool en été et Julien David, quelques semaines après avoir dévoilé sa collab avec QuickSilver, propose un vestiaire fortement marqué par ce sport qu’il pratique depuis son enfance. En campagne ou en banlieue molle, le motocross avait souvent la cote. L’énergie incontrolable qui s’en dégage, alliée à l’ultrabranding des boissons énergétiques a inspiré aux experts graphiques d’Etudes MX-ism, une collection pétrie de maillots respirants en mesh, de casques monochromes et de chaussures bâties comme des carénages. C’est clair, il vaudrait mieux que votre petit ami/frère/gosse choisisse un de ces sports extrêmes s’il veut avoir un peu de dégaine pendant l’été 2015.
Les santiags mexicaines Comme des Garçons
Le mercredi 27 juin à 17h00 – C’était le rendez vous avec l’étrangeté est la surprise dont Rei Kawakubo la créatrice légendaire de Comme des Garçons détient la recette depuis tant d’années. L’évènement a encore eu lieu, avec l’esprit fou de la créatrice qui a percuté de plein fouet le tayloring. Rayures tennis et léopard, imprimés délurés, grosse résilles et costumes shorts, tout ce petit monde botté de santiags à la pointe XXXL. Pourtant cette dernière étrangeté était bien réelle, puisqu’empruntées aux danseurs des quartiers populaires de Monterrey au nord du Mexique où la scène tribale réunit des dizaines de danseurs et des concours de santiags custo depuis quelques années. Autant dire qu’on attend la première soirée tribale parisienne de pied ferme.
Slimane And the Mystic Brave
http://www.youtube.com/watch?v=G83luB9V3nM
Comme depuis quelques saisons, le final de la fashion week masculine se fait à Paris et en musique, avec le défilé Saint Laurent d’Hedi Slimane. Le créateur français aime explorer les recoins de sa culture musicale rock. Cette fois-ci, le rock folk psychédélique était à l’honneur, avec du cuir, des ponchos, des franges, des broderies, des chapeaux et des filles en robe longue. Avec l’incroyable chaleur de sa lumière, ce défilé était une longue redescente de 14 minutes, un retour de festival dans la fournaise du soleil couchant en plein désert. Le choix de la bande son de son vestiaire est évidemment crucial pour Slimane le connaisseur. Il a opté pour Mystic Braves un groupe californien qui campe un rock hippy psyché des années 60 pratiquement mieux qu’à l’époque, et qui s’y connaît plutôt pas mal en balades rock dans le désert.
Par Gino Delmas & Al Polletino
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