Alors que six millions de Français sont appelés à s’y soumettre, la vaccination contre la grippe A ne fait pas l’unanimité.
Grippe A ou vaccin ? Doit-on se faire vacciner si on n’est pas enceinte, en danger de mort, médecin, puéricultrice, asthmatique ou footballeur au PSG ? Pas simple de trancher à l’heure de passer à l’acte. Interrogeons les médecins : “C’est une question de liberté individuelle et comme toute vaccination, elle a des effets positifs…”, assure Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français.
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Pour les éventuels effets négatifs, il faudra patienter. “La seule barrière à la pandémie, c’est le vaccin ; ensuite on doit se faire son propre rapport bénéfices/ risques”, répond Roger Rua, secrétaire général du Syndicat des médecins libéraux. En gros, au grand jeu de la roue de l’infortune, on aurait une case effet secondaire grave pour dix cases H1N1. Les médecins et personnels de santé ne se sont pas bousculés pour y goûter en avant-première. Une majorité de Français seraient tentés de les imiter. Mais comment ne pas émettre quelques réserves après avoir entendu pendant des mois que la grippe espagnole était de retour, qu’on risquait tous d’y passer. On nous annonce une grippe porcine mais mutante, un truc de malade à parquer un Mexicain dans un aéroport. Passage au niveau 6 (ultime) en juillet : on ressort les masques, le Tamiflu, comme au pire temps de la grippe aviaire. L’arrivée d’un vaccin miracle est annoncée pour l’automne. On respire…
A l’inverse, la grippe tarde. Et puis finalement, elle est plus contagieuse que méchante. On nous aurait menti ? Place à une autre pandémie d’infos, d’intox, de rumeurs ou de simples clabaudages. Un complot des labos ? La science aux ordres du politique ou l’inverse ? “Je n’ai pas derrière mon épaule un gourou à la solde des labos”, se défend Roselyne Bachelot dans le JDD. Combien pour les vaccins ? Les chiffres et les contrats restent opaques. De 6,25 euros la dose, pour le moins cher, à 10 euros. Total : 808 millions d’euros pour 94 millions de doses.
Un stock à bloc qui la fout mal à l’heure du déficit colossal de la Sécu. La vaccination de masse “était et reste parfaitement justifiée sur le plan éthique”, rumine Roselyne Bachelot. L’éthique aussi sûrement, qui a poussé les labos à négocier des clauses délimitant leur responsabilité en cas d’effets secondaires. Reste désormais à recevoir son invitation estampillée Sécu. Les femmes, les enfants et les malades de moins de 65 ans (diabète, asthme…) d’abord. De toute façon, il y en aura pour tout le monde. Et en cas d’excédent, “le président de la République a déjà annoncé son intention de donner dix millions de doses aux pays défavorisés”, a confié Roselyne Bachelot.
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