L’émission, présentée pour la deuxième saison par un Antoine de Caunes qui s’affirme, a été légèrement repensée – nouvel habillage, nouvelles pastilles, nouvelle Miss Météo. Pas de révolution pour cette première qui démarre sympathiquement, en douceur, avec des nouvelles têtes qu’on a envie de suivre.
19H05, le Grand Journal saison 2014 s’ouvre sur le visage de Natacha Polony, la journaliste politique qui a quitté son acolyte Aymeric Caron (On n’est pas couché) pour former un nouveau tandem avec l’historique Jean-Michel Apathie. De Caunes arrive, tout petit à côté d’elle. « Tu portes des talons hauts ou quoi ? » Une petite séquence qui donne le ton – légèreté, auto-dérision – hommage peut-être aux saynètes jouées il y a deux ans entre l’ancien boss Michel Denisot et son éphémère complice Daphné Bürki. L’émission peut commencer, avec un sommaire carrousel un peu old school. On kiffe par contre sans réserve le nouvel habillage, la typo stylée, lettres noires sur fond blanc, sobre et élégant.
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Polony très à l’aise
La partie actu s’ouvre comme il se doit sur l’évènement politique du jour, la démission de Montebourg, le remaniement et la cacophonie au gouvernement. Le député PS des français de l’étranger ouvre le bal. Un premier invité peu connu médiatiquement mais pertinent (on imagine que les programmateurs auraient rêvé mieux, certains poids lourds ont certainement préféré passer leur tour en attendant d’y voir plus clair).
Apathie n’a pas changé d’accent (manquerait plus que ça) et fait tranquillement du Apathie, carré, didactique, efficace, même si on l’a connu plus nerveux et passionné (les vacances sont pas là loin, ça va, on lui laisse reprendre le rythme en douceur). Natacha Polony, rouge aux lèvres et veste de cuir noire, finit par attraper un tour de parole après une ou deux tentatives avortées, et ça valait le coup. Souriante, rodée par son expérience dans le talk-show de Ruquier, elle est très à l’aise et réveille le plateau. Antoine de Caunes lance le premier des nouveaux modules proposés cette année : Sébastien Thoen d’Action Discrète se fait « le porte-parole de l’opinion publique » et réalise un exercice de micro-trottoir déjanté mais déjà vu.
Alors, cette nouvelle Miss ?
On revient au sérieux avec Karim Rissouli qui décrypte, bien, le clash Montebourg/Valls. Deuxième salve d’invités avec l’arrivée du philosophe Michel Onfray accompagné d’un conseiller de François Hollande. Le débat est technique, parfois un peu confus, mais on apprécie un De Caunes qui laisse un vrai temps de parole à ses invités. Augustin Trapenard vient parler de la rentrée littéraire avec le charme qu’on lui connaît et propose un coup de cœur facile mais de bon goût : Le Royaume d’Emmanuel Carrère.
Après l’incontournable zapping, il est enfin temps de découvrir la nouvelle Miss Météo, très attendue. Raphaëlle Dupire, accompagnée par Doria Tillier dont elle prend la suite, est bien entendu absolument ravissante (Twitter s’est aussitôt enflammé). Reste à savoir si elle possède les autres atouts indispensables aux Miss chic et choc de Canal : l’humour et l’esprit. Doria avait placé la barre très haut. « Rendez-vous dans deux ans ? », propose la petite nouvelle, de son propre aveu pas encore très à l’aise mais indéniablement charmante.
Le pari Luchini
Après Les Guignols, place à l’invité culture, Fabrice Luchini. Un choix à la fois évident et risqué, car le bon client peut parfois se révéler un brin moqueur. Au final, ça paye. Généreux, l’acteur fait son show et ses sympathiques taquineries génèrent un bon esprit qui détend le plateau. Nouvelle venue, Mathilde Serrell (qui a fait ses armes à Nova avant de rentrer chez Canal l’année dernière comme rédactrice en chef du Before) vient parler culture, « au sens large« , précise-t-elle avant de se lancer dans un débrief des MTV Music Video Awards, analyse express sur Beyoncé et féminisme en prime.
Pour le dessert, deux nouvelles pastilles humoristiques. « Le JT de l’invité« , présenté par Mr Poulpe, Vanessa Guide et Alisson Wheeler, nous aura moins fait sourire que la « Speakerine » incarnée par le furieux Jérôme Niel (qui remplace ses « Tutos » de l’année dernière), un sketch brodé autour d’un programme télé de la soirée, nerveux et foufou.
Bilan de cette première : une évolution plus qu’une révolution, mais de belles promesses qui donnent envie d’y revenir. C’est le pari qu’espère gagner Canal, alors que le talk-show, toujours leader dans sa catégorie mais en perte de vitesse ses dernières années, doit faire face à des concurrents de plus en plus féroces (C à vous, Touche pas à mon poste).
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