Invités à échanger dans le cadre du grand débat national, les députés des Hauts-de-France François Ruffin, Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis ont décliné l’invitation d’Emmanuel Macron.
C’est une triple fin de non-recevoir. Les trois députés Insoumis des Hauts-de-France, François Ruffin, Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis, ont décliné l’invitation à participer à un déjeuner organisé le 29 mars à l’Elysée par Emmanuel Macron, dans le cadre du grand débat national. Chacun d’entre eux y est allé de son communiqué, diffusé sur les réseaux sociaux. Le message est clair : ils ne souhaitent pas participer à ce qu’ils considèrent comme un dispositif qui, de leur point de vue, “sert [les] intérêts particuliers [d’Emmanuel Macron] et non pas ceux du peuple français” (dixit Adrien Quatennens).
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🔴 Ma lettre en réponse à l’invitation du président de la République, @EmmanuelMacron.
📝 « Je ne souhaite pas donner de crédit à un dispositif qui, de mon point de vue, sert vos intérêts particuliers et non pas ceux du peuple français. » ⬇️ pic.twitter.com/842jzIFOjL— Adrien Quatennens (@AQuatennens) March 25, 2019
“A la tête de l’État nous avons un pyromane”
Dans son message, François Ruffin réclame “de véritables négociations” pour répondre à quatre revendications portées par les Gilets jaunes : “Le pays réclame un médiateur, et à la tête de l’État nous avons un pyromane. Plutôt qu’un grand débat et des LBD, vous devez ouvrir de véritables négociations autour de quatre points”, écrit-il. Et il les énumère : “Une TVA à 0 % pour les produits de première nécessité, le retour de l’ISF, la mise en place du référendum d’initiative citoyenne et l’amnistie des Gilets jaunes”.
Monsieur le président, grand merci pour votre invitation, mais je ne viendrai pas déjeuner à l'Elysée. Le pays réclame un médiateur, et à la tête de l'Etat nous avons un pyromane. https://t.co/IQ2tpZsIwI pic.twitter.com/kKFJLLwaLZ
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) March 25, 2019
A cette liste de revendications, Adrien Quatennens ajoute celle d‘“agir concrètement face à l’urgence climatique”, alors qu’une partie de la jeunesse se mobilise sur ce sujet. Celui-ci regrette que, face à ces demandes, Emmanuel Macron ait fait le “choix de la diversion et de la répression”. Ugo Bernalicis a également fait savoir qu’il déclinait l’invitation de la présidence de la République.
“Vous n’avez pas trouvé un mot, pas un mot de compassion”
Dans une longue lettre mise en ligne sur son site, François Ruffin s’adresse directement à Emmanuel Macron, sur un ton très acerbe, dans la lignée de son récent livre, Ce pays que tu ne connais pas. Il lui reproche notamment sa surdité face au mouvement social qui dure depuis quatre mois, et son silence sur les violences policières : “Vos marcheurs restent assis, et vous, vous restez muet, muet pour les 82 blessés graves, muet pour 82 estropiés, éborgnés, mutilés, 82 vies amputées d’un œil, d’une jambe, pour toujours, vous n’êtes pas avare de mots, en général, mais pour ces 82 victimes, pour leurs 82 familles, vous n’avez pas trouvé un mot, pas un mot de compassion, pas un geste de tendresse”. Il réclame plus loin sa démission.
Ce 29 mars, ce sont donc 150 à 200 élus des Hauts-de-France, dont le président de la région Xavier Bertrand, qui seront reçus à l’Elysée. Sans les députés Insoumis.
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