Bruits de bottes du côté du géant du Web, qui achète les outils dont il a besoin pour concurrencer Facebook. Mais Google a-t-il vraiment les moyens de rivaliser ?
Face au poids croissant de Facebook, Google organise l’offensive sur le terrain des réseaux sociaux, depuis quelques semaines. Selon Techcrunch, l’entreprise devrait ainsi acheter le site Jambool, qui détient le système de paiement en ligne « Social Gold ». Pour 70 millions de dollars, elle placerait dans son arsenal cette plateforme de monnaie virtuelle proche des Facebook Credits. Si Google s’abstient pour l’instant de communiquer sur le sujet, l’entreprise rejoindrait dans le panier de Google d’autres start-up de social gaming.
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Jeux en ligne
La conquête du cyber-espace social passera-t-elle par le jeu ? Selon le Wall Street Journal, Google est en pourparlers pour des partenariats avec des développeurs de jeux en ligne, comme Playfish, Playdom et Zynga, créateur de Farmville, qui compte 60 millions d’utilisateurs actifs chaque mois. Le moteur de recherche n’a pour l’instant confirmé que le partenariat avec ce dernier.
Google a également acheté Slide il y a une semaine. Cette entreprise de divertissement social a développé, notamment sur Facebook, des applications de jeux comme SPP Ranch, ou encore d’échange de vidéos et de photos comme FunSpace.
Le 6 août, David Glazer annonçait la couleur sur le blog officiel de Google : “Une fois l’équipe de Slide intégrée, nous nous investirons pour rendre nos outils toujours plus ouverts socialement.” Prochains candidats à la “socialisation” : la messagerie Gmail, la suite bureautique GoogleDocs, la plateforme de blogs Blogger, Picasa et YouTube.
Google Me
Fin juin, une rumeur autour du projet Google Me lancée par le fondateur de Digg avait mis sur le devant de la scène l’ambition du moteur de recherche. Il s’agirait de créer un réseau social à partir des contacts de Gmail.
Si Google se défend de vouloir créer une copie de Facebook, il détient déjà le nom de domaine googleme.com. Un ancien responsable technique de Facebook, Adam D’Angelo, a également affirmé qu’il s’agissait d’un “vrai projet” et qu’”un grand nombre de personne travaillaient dessus”.
Techcrunch croit savoir que Vic Gundotra, un ingénieur spécialisé dans le développement mobile de Google, mènera les troupes pour travailler sur ce projet de réseau social. La conversion s’annonce en tous cas longue, lente et pas très transparente.
“Il manque une culture sociale à Google”
L’entreprise de Mountain View s’est pourtant pris quelques gadins dans l’aventure du réseau social. Dernier râteau en date : Google Wave, qui sera abandonné avant la fin de l’année. La plateforme qui devait révolutionner le travail en groupe s’est avérée trop complexe pour attirer le public.
De même, début 2010, la tentative d’hybridation de Facebook et Twitter, Google Buzz, a fait un flop relatif. Intégré à Gmail, la fonctionnalité a tout de même mieux marché que les Google Profiles. Quant au réseau social pur et dur Orkut, lancé en 2004, il n’a connu le succès qu’au Brésil et en Inde, où Facebook gagne du terrain.
Des échecs à répétition qui ne font que confirmer qu’”il manque une culture sociale à Google”, comme l’explique Frédéric Filloux, éditeur de la lettre d’information Monday Note.
“Google est une entreprise d’ingénieurs. Ils ne prennent pas beaucoup de décisions à partir de leur instinct, estime-t-il. Ils tentent de prendre pied dans un secteur qui n’est pas dans leurs gènes au départ, or on ne peut pas changer son coeur de métier par des acquisitions. A mon avis, ils ne réussiront pas à prendre cette vague.”
Facebook prépare la riposte
Facebook, avec ses 500 millions d’utilisateurs, n’est pas en reste. Le réseau social chercherait aussi à grignoter sur l’activité de Google. AllFacebook.com croit savoir que le réseau social veut développer un moteur de recherche à partir des boutons “like”.
Tentative de déstabilisation ou réelle mobilisation, selon le blog VentureBeat, le réseau social clame même détenir les plans de son adversaire et reste ouvert le week-end pour anticiper le lancement de Google Me. Au programme: la refonte des photos, des événements et des groupes Facebook. L’ébullition promet un feuilleton haletant entre les deux géants du Web.
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