Objet de fantasmes, de critiques voire d’interdictions avant même d’avoir été commercialisées, les Google Glass, les fameuses binocles connectées à Internet made in Mountain View, contre-attaquent déjà contre la déferlante annoncée de contenus olé-olé.
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Le géant du Net vient donc de trancher : “nous n’autorisons pas de contenu pour Google Glass qui contient de la nudité, d’images ou de représentations sexuellement explicites”, peut-on lire dans une section qui vient d’être ajoutée aux conditions d’utilisations des Google Glass, à l’adresse des développeurs qui aimeraient suivre cette voie licencieuse.
A l’origine de cette chaste réaction, la toute première application du genre : l’explicite “Tits and Glass” (“Nichons et Glass”). Google a dégainé quelques heures après le lancement de ce service, rendu accessible aux rares privilégiés qui testent aujourd’hui les Google Glass (a priori uniquement outre-Atlantique et moyennant la modique somme de 1500 dollars). Pas peu fière d’être la “première app porno pour Google Glass au monde”, Tits and Glass proposait à ses utilisateurs de “partager, commenter et voter pour [leurs] photos sexy favorites prises avec des Google Glass”, via un simple compte Google Plus.
Pas bégueule, l’application ouvrait même ses portes aux néo-luddites – ou tout simplement à ceux qui refusent de ressembler ou de devenir un “trou du cul” avec ces montures : “Pas de Glass ? Pas de problème, vous pouvez toujours interagir !”
Une ouverture quelque peu compromise par le revirement de Google, dont la boîte à l’origine de Tits and Glass, MiKandi, se dit fortement surprise. Sur son blog, la firme qui fournit aussi des applications classées X pour Android, explique ainsi avoir obtenu une première autorisation de la part de Google et avoir veillé à rester dans les clous imposés par le géant :
“Quand nous avons reçu nos Glass et que nous avons commencé à développer notre app il y a deux semaines, nous avons scrupuleusement parcouru les conditions d’utilisation afin d’être certains que nous développions l’app dans les termes établis. Nous avons fait une double vérification la semaine dernière au moment de mettre le site en ligne […]. Nous n’avions été avertis d’aucun changement […]”
Résultat, pas de nouveaux “tits” à l’horizon et des changements évidemment prévus, même si les contenus de l’application restent en partie accessibles. Google montre en tout cas qu’il n’est pas prêt à laisser les utilisateurs faire n’importe quoi de son dernier joujou, dont la mise en vente serait prévue fin 2013, début 2014.
Loin du beau discours de ces derniers mois, qui appelait les personnes intéressées par l’expérience Google Glass à se manifester sur Twitter, en indiquant via un hashtag (#ifIhadGlass, “si j’avais des Google Glass”) ce qu’elles feraient avec ce drôle de cerceau vissé autour de la tête, qui projette tout un tas d’informations sur le verre droit de la monture. Histoire, expliquait alors la boîte, de voir se développer de nouveaux usages auxquels ses ingénieurs n’auraient pas forcément pensé. Histoire aussi, au passage, de stimuler l’appropriation massive d’un objet auquel certains prédisent un avenir et une image tout aussi limités et déplorables que le Segway, cette espèce de trottinette géante qui avance quand on se penche.
Mais l’exploration Googlienne s’arrête là où commence le cul. L’industrie pornographique ne manque pourtant pas d’enthousiasme et d’inventivité, voyant dans les Google Glass une occasion en or d’immerger davantage ses clients dans ses productions. “Ça amène le genre tout entier du POV [“Point of view”, ndlr] et les films de réalité un cran au dessus”, réagissait par exemple Peter Acworth, patron de kink.com et spécialiste de porn BDSM.
Google semble donc fermer la porte à un tel horizon, lui préférant une image lisse et proprette jusque là surtout attribuée à Apple. Cette dernière est connue pour sa politique ultra-restrictive en matière d’applications : nichons, bites ou cons y ont rarement droit de cité, y compris lorsqu’ils ne sont pas rangés au rayon “contenus pour adulte”. Attitude prude alimentée par feu Steve Jobs lui-même, qui rêvait de “libérer” l’humanité du joug pornographique, et souvent jugée excessive par les internautes. Un collectif de “mecs qui aiment le porno” avait par exemple détourné la campagne publicitaire de l’iPad, s’adressant en ces termes au boss d’Apple :
« Vous ne voulez pas que les gens regardent des vagins sur une tablette qui porte pourtant le nom d’un produit pour l’hygiène féminine (« pad » en anglais = serviette).
Il y a quelque chose de louche.
Cordialement,
Des mecs qui aiment le porno. »
Vont-ils récidiver pour que les Google Glass permettent (vraiment) de s’en mettre plein les yeux ?
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