Le géant du net se lance dans la course aux téléphones portables avec son Nexus One.
Leader des moteurs de recherche, de la publicité en ligne et de la vidéo avec Youtube, Google veut maintenant sa part du marché florissant des smartphones. Après des mois de rumeurs, la firme californienne vient enfin de rendre publique son propre téléphone, Nexus One.
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Test du Nexus One, vidéo en anglais
Cette annonce s’inscrit dans la continuité d’une stratégie initiée en 2005. La firme avait alors acquis la start-up Android qui a depuis développé le système d’exploitation mobile portant son nom. Le premier constructeur à commercialiser un téléphone sous Android a été HTC en octobre 2008, avec le HTC Dream. Motorola, Samsung, Sony Ericsson notamment ont suivi.
Construit par HTC mais commercialisé sous la marque Google, Nexus One est wifi et doté de la dernière version d’Android. Avec son processeur 1GHz, son écran tactile de 3,7”, un accéléromètre, une commande vocale, deux micros, une molette de navigation et un GPS, il possède toutes les caractéristiques escomptées d’un smartphone. Son appareil photo de 5 mégapixels équipé d’un flash lui donne un avantage sur l’iPhone. Et d’après les premiers tests, il semblerait plus rapide que les autres téléphones Android. Non verrouillé, il sera vendu en ligne pour 530 $ (environ 370 €) sans offre opérateur. Aux Etats-Unis, T-Mobile le commercialisera avec abonnement pour 180 $ (125 €). Selon Le Figaro, SFR pourrait être le premier à le proposer en France.
Avec cet appareil, Google entend concurrencer Apple et l’iPhone, mais aussi le Blackberry de RIM. D’après une étude du cabinet Gartner, les téléphones Android devraient prendre la deuxième place du marché mondial des smartphones en 2012, avec 14,5 % de parts de marché et 76 millions d’appareils vendus, alors qu’ils représentent quelque 2 % du marché aujourd’hui. Ils devanceraient alors les iPhone (13,7% du marché) mais seraient derrière les téléphones équipés du système Symbian de Nokia (39% du marché).
Google peut également espérer pour son magasin d’applications en ligne Android Market (environ 20 000 applications en stock), le même succès que l’AppStore d’Apple (100 000 applications, 3 milliards de téléchargements). Nexus One devrait également ouvrir à Google un nouveau marché publicitaire. En novembre dernier, Google a d’ailleurs acheté, pour 750 millions de dollars, Admob, une entreprise spécialisée dans l’affichage publicitaire sur mobiles (tandis qu’Apple vient juste d’acheter une société concurrente, Quattro Wireless…). L’acquisition n’est toutefois pas finalisée, car, parallèlement à des plaintes de groupes de consommateurs sur de possibles pratiques anti-concurrentielles et de potentielles menaces sur la vie privée, la Federal Trade Commission enquête.
Avec le Nexus One, la plupart des géants du web possèdent aujourd’hui un appareil mobile connecté à internet. Apple a l’iPhone, Amazon son Kindle et Microsoft est même soupçonné de vouloir racheter le constructeur Palm. Quelques signes laissent craindre que tous cherchent à utiliser maintenant leur position dominante, pourtant acquise grâce à l’ouverture du net, pour verrouiller celui-ci à leur bénéfice. En effet, chacun impose discrètement des limitations d’usage. Ainsi, bien que 3G, le Kindle restreint son accès internet gratuit au téléchargement d’ebooks et à la consultation de journaux et blogs décidés par Amazon. Le Nexus One n’aurait pas de connexion à iTunes. Microsoft, Apple et Google possèdent chacun leur propre magasin d’applications, incompatibles les uns avec les autres. On assiste ainsi à une sorte de segmentation du web par le terminal, qui pourrait à terme se révéler inquiétante pour le maintien d’un internet libre et neutre
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