Après avoir admis que ses Google Glass (lunettes de réalité augmentée) avaient été lancées trop tôt sur le marché, Google vient d’annoncer faire marche arrière sur son réseau social Google+, et n’obligera plus ses clients à l’utiliser pour accéder aux autres contenus de la multinationale.
Google n’arrête pas d’être désolé. Lundi 27 juillet, un cadre de la multinationale américaine, Bradley Horowitz, a publié un post de blog dans lequel il admet que la stratégie de son réseau social Google+ n’a pas été la meilleure. « Même si nous avons réussi certaines choses, nous avons pris quelques décisions que, avec du recul, nous devons repenser », a-t-il affirmé sobrement.
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De nouvelles fonctionnalités pour supprimer facilement son compte Google+
C’est pour cette raison que la firme a annoncé que, dans les « mois qui viennent« , les internautes ne seront plus obligés de passer par Google+ pour accéder aux autres services de Google, mais pourront simplement utiliser leur compte Google classique. Aussi, pour ceux qui ont été obligés de se créer un compte Google+ sans avoir l’intention de l’utiliser (par exemple simplement pour laisser un commentaire sous une vidéo YouTube, qui appartient à Google), la multinationale offrira « de meilleures options pour gérer et supprimer ces profils publics« .
« Nous voulons retirer formellement l’idée selon laquelle un compte Google+ est obligatoire pour faire quoi que ce soit… à part utiliser Google+ », a insisté Horowitz.
Même si le cadre insiste sur l’importance de Google+ pour « connecter des millions d’utilisateurs entre eux« , cette annonce est pourtant un aveu d’échec pour la multinationale qui a toujours cherché à forcer l’inscription à son réseau social, malgré son succès tout relatif. Google+ n’a jamais réussi à s’imposer comme une alternative crédible à Facebook, mastodonte que son créateur Mark Zuckerberg veut rendre aussi indispensable que l’électricité.
Dans un post de blog similaire à celui de Horowitz, l’équipe de YouTube s’est immédiatement réjouie de ces changements, et notamment du fait que les « commentaires que vous faites sur YouTube apparaîtrons uniquement sur YouTube et non plus aussi sur Google+« .
Les Google Glass lancées trop tôt
Plus tôt dans la matinée, un autre cadre de Google Tony Fadell admettait dans une interview à la BBC que ses lunettes connectées, les Google Glass, avaient été mises trop tôt à la disposition du grand public.
« Les clients doivent dépenser de l’argent. Ils veulent quelque chose qui ait de la valeur, ou bien ils se retrouvent avec quelque chose de vraiment décevant, et ça peut ruiner le marché », a-t-il asséné.
Depuis leur lancement en 2013, les lunettes de réalité augmentée de Google ont rapidement perdu leur statut de produit hype, à mesure que les utilisateurs manifestaient leur déception. On les décrivait notamment comme pas assez précises, peu réactives voire inutiles dans la vie de tous les jours. Aujourd’hui, l’avenir proche de ces lunettes connectées semble bien plus se situer vers l’industrie professionnelle que chez les particuliers.
Quid de l’avenir de Google? La firme est loin d’être en danger, mais elle prend soin de communiquer amplement sur tous ses couacs, souvent sous forme de mea culpa. Le dernier en date est survenu fin juin 2015 après que la nouvelle application de tri et classement de photos Google Photos, sur laquelle Google mise beaucoup, a proposé le tag « gorilles » sous une photo de deux Afro-américains. Un cadre de Google, Yonatan Zunger, avait immédiatement répondu à l’internaute concerné, signalé le « bug » à Google et s’était platement excusé.
@jackyalcine Holy fuck. G+ CA here. No, this is not how you determine someone’s target market. This is 100% Not OK.
— Yonatan Zunger (@yonatanzunger) 29 Juin 2015
« Nous sommes absolument atterrés et sincèrement désolés de ce qu’il s’est passé« , avait insisté un porte-parole de Google dans un email envoyé à l’agence Associated Press quelques jours plus tard.
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