Une approche de l’identité britannique, à quelques jours du référendum sur la sortie de l’Union européenne.
“Should I stay or should I go?” ; la chanson des Clash, sortie en 1982, rattrape les Britanniques aujourd’hui confrontés à une question infernale, quasi shakespearienne : rester ou sortir de l’Union européenne. “To leave or not to leave?”
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Pour saisir les enjeux de ce fameux Brexit qui excite le pays depuis des mois, Don Kent est retourné sur ses terres d’enfance, à la rencontre d’une multitude de citoyens qui, outre qu’ils répondent “stay” ou “go”, exposent leur vision de la Grande-Bretagne dans l’Europe.
Une relation conflictuelle avec le continent
Une affaire compliquée, car comme le rappelle Don Kent, installé en France depuis plus de quarante ans, son pays n’a cessé d’entretenir avec le continent une relation conflictuelle, oscillant entre le goût du grand large et l’aspiration vers le continent.
Après une longue crispation, notamment entretenue par la France de De Gaulle qui voyait chez les Anglais un Etat vassal des Etats-Unis, la Grande-Bretagne entra en 1973 dans le Marché commun. Pour autant, son particularisme s’est toujours fait entendre dans une grande partie du pays, eurosceptique, incarnée aujourd’hui par des personnalités politiques comme Nigel Farage ou Douglas Carswell. Par-delà la difficulté de s’intégrer à un cadre collectif, Don Kent et notre collaborateur Jean-Daniel Beauvallet creusent une vraie question : comment définir l’identité britannique ?
Un pays qui se définit par son éclectisme interne
Au fil d’un voyage dans tout le pays – de Liverpool à Bradford, de l’East Sussex à l’Ecosse… – et de rencontres avec des politiques, chanteurs (Fat White Family), cinéastes (Peter Kosminsky) ou écrivains (Irvine Welsh)…, ils éclairent parfaitement l’extrême diversité des visages politiques, sociaux, ethniques, culturels, d’un pays qui se définit moins par son exceptionnalisme que par son éclectisme interne. Mais aussi par l’écart le plus important d’Europe entre les plus riches et les plus pauvres : 25% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté !
Cette fracture sociale, indexée à la ligne de séparation entre le nord et le sud du territoire, forme aujourd’hui plus que tout – son folklore, ses rites, ses groupes de rock, ses clubs de foot, ses traders… – le visage le plus emblématique de la Grande-Bretagne qui, quelle que soit l’issue du référendum du 23 juin, restera toujours dans nos petits cœurs de frogs.
Goodbye Britain ? documentaire de Don Kent et Jean-Daniel Beauvallet. Mardi 14, 20 h 55, Arte
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