Le créateur de mode britannique s’est donné la mort à 40 ans. Retour sur la carrière d’un hooligan sensible.
Surnommé « l’enfant terrible » ou le « hooligan de la mode », Alexandre McQueen aura, en quinze ans de carrière, proposé certains des défilés les plus ambitieux et irrévérencieux. Avec un père taxi, cinq frères et sœurs, aucun lien particulier avec le milieu, rien ne prédestinait ce gamin d’origine écossaise né dans l’East end de Londres à devenir l’un des plus influents designers de ces dernières années. Dès l’enfance, McQueen décide pourtant qu’il sera styliste, dessine dans son coin des croquis et créée des robes pour ses trois sœurs.
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A 16 ans, il entre comme apprenti chez Anderson & Sheppard, les tailleurs de la marque Savile Row, qui compte parmi ses habitués Mikhaïl Gorbatchev ou le Prince Charles. Repéré par le designer italien Romeo Tigli qui le prend sous son aile et l’encourage à intégrer en 1994 la très réputée St Martin School of Arts de Londres, il fait sensation avec sa collection de fin d’études dont l’intégralité sera achetée par la prêtresse de la mode Isabella Blow.
Défilés irrévérencieux, collections iconoclastes, McQueen s’amuse à bousculer les conventions. Il élabore ainsi des défilés aux titres scandaleux comme Highland Rape (censé dénoncer le viol de l’Ecosse par les anglais) ou Golden Shower (un projet finalement abandonné suite au refus du sponsor). Ou présente en 2000 un mannequin aux mains ensanglantées, retirant les coquillages-couteaux de sa robe dans un défilé qui restera proche de la performance.
Après avoir passé plus de quatre ans au poste de directeur artistique de Givenchy, il claque la porte en 2001 affirmant ne jamais avoir su « être un lèche cul ». Il n’hésite pas à déclarer dans Vogue que certaines collections de la marque, à l’instar de celles de 1997 sont « merdiques ». Mais c’est sous son propre label qu’il se distingue et trouve la liberté de création et d’expression qui lui convient.
[attachment id=298]Tout au long de sa carrière, le designer entretiendra de nombreuses passerelles avec le monde du cinéma (hommages à Kim Novak ou Alfred Hitchcock) et de la musique. En 1997, il débute ainsi une longue collaboration avec Björk et conçoit l’identité visuelle d’Homogenic (il désigne à ce titre la robe portée par l’islandaise sur l’artwork de l’album) Il créera par la suite de nombreuses tenues pour la chanteuse, ou plus récemment pour Beth Ditto de The Gossip.
Acclamé pour sa dernière collection, Alexander McQueen s’est donné la mort à quelques jours avant la fashion week londonienne.
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