Après seulement 5 mois d’expérimentation la société GoBee Bike abandonne Paris. La société hongkongaise met en cause le vandalisme des Parisiens. Mais n’est-ce pas un explication un peu courte ?
L’entreprise hongkongaise GoBee Bike quitte Paris. En cause le vandalisme: l’entreprise a vu 3 200 des ses vélos dégradés et plus de 1 000 volés. Les Parisiens seraient-ils des vandales patentés ? On sait que le Vélib’ ancienne version a connu de graves soucis dans la capitale. 20 000 vélos – l’équivalent de l’ensemble du parc – ont été volés chaque année. Les Inrocks ont bien montré que le vol et le saccage de Vélib’ étaient une sorte de rite de passage pour un certain nombre de “jeunes désœuvrés” de la capitale.
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Un produit jetable ?
Mais le vandalisme n’explique pas tout. Le modèle économique reposant sur d’une bicyclette peu coûteuse et donc de piètre qualité est sans doute une aberration. Ces vélos fragiles qui envahissent les trottoirs, qu’un simple coup de vent fait tomber, dont l’absence de vitesses rend quasi impossibles sauf aux sportifs entraînés l’ascension de la butte Montmartre ou même de Montparnasse, ne sont pas considérés comme un “bien commun” mais comme un gadget périssable.
Comme le rappelle Le Monde, “la faible qualité du produit et le caractère aléatoire du service (géolocalisation, bugs mécaniques ou informatiques) contribuent à le dévaloriser. Jusqu’au point où les utilisateurs ne le considèrent plus comme un bien commun à entretenir consciencieusement, mais quasiment comme un produit jetable”.
Le vandalisme n’est pas réservé aux Parisiens, les villes chinoises, peuple pourtant réputé vertueux et civique, sont elles aussi envahies de cimetières de vélos en libre-service et on retrouve également au fond des canaux et des rivières des vélos rongés de rouille.
Le nouveau modèle de Vélib’, censé être beaucoup plus résistant, résistera-t-il aux hordes de vandales ? C’est difficile à dire, vu le retard dramatique qu’ a pris son installation. Réinventer les mobilités urbaines n’est pas une partie de plaisir.
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