Éric Drouet, l’un des initiateur du mouvement des « gilets jaunes », a été arrêté samedi 22 décembre après-midi à Paris par les forces de l’ordre. Il sera jugé le 5 juin notamment pour « port d’arme prohibé ». Sur les réseaux sociaux, ses partisans s’agitent.
La terre a tremblé sur certains réseaux sociaux « gilets jaunes », samedi 22 décembre dans l’après-midi. Éric Drouet, l’un des initiateur du mouvement avec Priscilla Lukosky, et des principaux porte-parole, a été arrêté par les forces de l’ordre dans Paris. Le 27 novembre dernier, il a pourtant été reçu par le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy. Remis en liberté sous contrôle judiciaire, il sera jugé le 5 juin 2019. Si la charge d’organisation illégale de manifestation n’a pas encore été retenue contre lui, d’autres éléments lui sont rapprochées : le « port d’arme prohibé de catégorie D » et la « participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradation ».
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L’arrestation a eu lieu autour de 14 h 15. Deux heures plus tôt, sur sa page « Fly Rider – Infos blocage », Maxime Nicolle, un autre porte-parole des « gilets jaunes », a appelé « ceux de Paris » à prendre « en tenaille » la rue où M. Drouet a été interpellé.
Moins d’une heure après l’arrestation d’Éric Drouet, Maxime Nicolle a institué « l’état d’urgence citoyen », stipulant que « les actions seront donc à l’initiative de tous, tous les jours et partout sur le territoire national ». Il a précisé également que ces actions doivent être « non violentes mais contre la finance et les lieux du pouvoir tyrannique ». Le 24 décembre, 10 000 personnes ont liké cette publication.
Dans la nuit du dimanche 23 décembre au lundi 24, Maxime Nicolle, Priscillia Ludosky, quatre autres porte-parole des « gilets jaunes » et « tous les ‘gilets jaunes’ anonyme ayant contribué à l’écriture de ce communiqué », ont dénoncé « l’agression brutale, l’arrestation arbitraire et injustifiée » selon eux d’Éric Drouet. Les auteurs déclarent voir dans cette arrestation « la manipulation organisée et étatique » et accusent « nos gouvernants de nous mentir, d’essayer de nous manipuler » et rejettent sur eux toutes responsabilité concernant les violences qui ont lieu.
En des termes martiaux, ils exigent « du gouvernement et des autorités l’abandon de toutes les charges », menaçant : « le peuple de France ne laissera pas sa liberté bafouée » alors qu’il s’est « éveillé politiquement ». Lyriques, ils ajoutent : « quand l’un d’entre nous tombera, dix se lèveront ».
Participant désormais à ce qu’ils semblent considérer comme un affrontement révolutionnaire entre eux et l’état, ils affirme leur croyance en leur victoire prochaine : « Nous résisterons et nous gagnerons », déclarent-ils, car ils sont, selon eux, « l’expression profonde de tout un peuple qui exige plus de partages et un contrôle de la démocratie qu’on lui a arrachée. »
Ce « communiqué de presse » dont le ton cherche celui du discours insurrectionnel s’est trouvé un moto : « Nous résisterons et nous gagnerons car nous sommes le nombre et le peuple souverain ! ». Sur la page de Maxime Nicolle, le 24 décembre, guère plus de 6 000 personnes ont liké cette publication (dans un groupe comptant 157 240 membres).
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