Une vidéo diffusée en direct par des Gilets jaunes atteste de leur présence dans la nuit du 24 au 25 mai devant le domicile de Marlène Schiappa. Des insultes, des pétards, mais pas de “menaces de mort” comme a pu le dénoncer la secrétaire d’Etat deux jours après les faits.
« Schiappa, on est venus te crever ! » Voilà ce qui aurait été crié à la fenêtre de Marlène Schiappa, lorsqu’une « quarantaine de Gilets jaunes furieux » sont allés devant son domicile au Mans, d’après la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Mais une vidéo des faits, transmise en direct sur Facebook par ces mêmes Gilets jaunes, a fait surface.
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Le live a disparu, depuis – il aurait été supprimé mardi matin, selon Libération – mais il durait trois heures et huit minutes, affirme le journal, dont trois minutes devant la maison de la secrétaire d’Etat que Les Inrocks a pu visonner.
On y entend plusieurs pétards exploser et des klaxons retentir. Des personnes crient des slogans anti-gouvernement (« Collabo ! Schiappa démission ! Macron, démission ! ») ainsi que des insultes à l’encontre de la secrétaire d’Etat (« Salope ! Enfoirée ! Sors de là, salope ! Grosse salope ! »). Au bout de deux minutes, un homme sort de la maison, mais ses dires sont inaudibles car couverts par des bruits de trompette et des chants. Il lève les pouces ironiquement et rentre.
Pas de “menaces de mort”
L’enregistrement, largement relayé sur le réseaux sociaux lorsqu’il était encore en ligne, adoucit la version de Marlène Schiappa. Lundi 27 mai, la secrétaire d’Etat jugeait dans un post Facebook que ces Gilets jaunes étaient « allés beaucoup trop loin dans l’inhumanité ». « Nous avons été violemment tirés du lit par une quarantaine de gilets jaunes furieux qui ont déboulé devant chez nous sous nos fenêtres en hurlant des slogans agressifs, des menaces de mort, en jetant des pétards vers la maison avec des outils sifflets cornes de brunes », décrit-elle.
Lors de son intervention dans Les Grandes Gueules, Marlène Schiappa faisait aussi état de dégradations : « Ils avaient également tagué, dégradé la porte, collé des affiches, de façon extrêmement violente, qui ont évidemment tiré les enfants du lit, qui étaient en pleurs et en cri, face à ces menaces extrêmement violentes, d’une violence inouïe et d’une surprise inouïe aussi. » Sur la vidéo publiée par les Gilets jaunes, on voit seulement un manifestant qui colle une affiche sur la porte est visible.
Une plainte déposée
La secrétaire d’Etat s’est tournée vers la justice lundi après-midi, d’après Libération. Ses avocats, Mes Julia Minkowski et Balthazar Levy, ont indiqué qu’une plainte contre X a été déposée à Paris après des « insultes » et des « menaces ». Ils précisent que Marlène Schiappa « poursuivra en justice toute publication d’images permettant d’identifier son domicile ».
[Mise à jour du jeudi 30 mai 2019] :
Dans un courier adressé au journal Ouest France, le préfêt de la Sarthe confirme que des « menaces violentes, outrageuses et attentatoires à l’intégrité physique de la ministre ont été proférées ».
Suite aux sollicitations, voici la demande de rectificatif transmise à Ouest France ce jour : pic.twitter.com/XyQAXKon8Y
— Préfet de la Sarthe (@Prefet72) May 28, 2019
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