Alors que les députés sont réunis depuis mercredi matin pour discuter le texte de loi « asile-immigration », un petit groupe LRM se désolidarise de la politique du ministre de l’Intérieur.
Premier sujet de discorde au sein de La République En Marche. Depuis mercredi matin les débats en commission sur le projet de loi asile-immigration s’éternisent. Mais ce ne sont pas seulement les députés de l’opposition qui s’élèvent contre le texte de Gérard Collomb. Un petit groupe LRM, soutenu par les Insoumis et les socialistes, fait front contre les propositions du ministre de l’Intérieur visant à durcir la politique migratoire.
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« Inefficace et honteux »
L’un des points de dissensus est le prolongement de la durée maximale d’accueil en centre de rétention, avant expulsion, de quarante-cinq à quatre-vingt-dix jours. Un projet jugé « inefficace et honteux » par Sonia Krimi (Manche), rapporte Le Monde. Et largement critiqué par les associations d’aide aux migrants en janvier dernier. « Les conditions de vie dans les centres de rétention sont très dures », nous expliquait Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).
Bien que la densité du texte, composé de près de 900 clauses, explique la prolongation des discussions qui devraient s’achever dans la nuit de vendredi à samedi, « c’est la première fois que l’éclatement idéologique du groupe se traduit par une bataille d’amendements », analyse le quotidien.
« Ce ne sont pas des lignes de fractures »
Un éclatement tempéré par certains qui y voient la force d’un mouvement composé par des acteurs aux origines politiques hétéroclites. « La marque de fabrique de notre groupe c’est qu’il y a des lignes de partage, mais ce ne sont pas des lignes de fractures », argumente Elise Fajgeles (Paris) qui souligne, au contraire, la « bonne ambiance » entre les élus.
D’autres se montrent en revanche inquiets de ce rapprochement entre une partie de la majorité et l’opposition de gauche. « Quand on passe autant de temps à répondre à des députés de son propre groupe qu’à ceux de l’opposition ça pose question », remarque un membre du groupe LRM.
Et préoccupés par le choix de vote des dissidents lors de la séance publique qui se tiendra dans l’Hémicycle à partir du 16 avril. « Est-ce qu’à ce moment-là, nos collègues voteront avec les insoumis ? Et à partir de combien d’amendements en commun pourra-t-on considérer qu’ils font partie de leur groupe ? », ironisait un second membre de la majorité.
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