Le candidat aux élections législatives dans la Somme soutenu par la France Insoumise ne mâche pas ses mots. A trois jours du deuxième tour, François Ruffin s’inquiète des mesures que pourrait appliquer Emmanuel Macron s’il est élu le 7 mai prochain et le met en garde dans une lettre ouverte publiée dans le Monde: “Aujourd’hui, je voudrais […]
Le candidat aux élections législatives dans la Somme soutenu par la France Insoumise ne mâche pas ses mots. A trois jours du deuxième tour, François Ruffin s’inquiète des mesures que pourrait appliquer Emmanuel Macron s’il est élu le 7 mai prochain et le met en garde dans une lettre ouverte publiée dans le Monde: « Aujourd’hui, je voudrais vous parler avec gravité. Vraiment, car l’heure me semble grave : vous êtes détesté d’emblée, avant même d’avoir mis un pied à l’Elysée. »
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Le texte entier ici, mais la loupe n’est pas fournie… pic.twitter.com/J39WAFzMK9
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) 4 mai 2017
« Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï »
L’ancien journaliste évoque avec amertume ses premiers moments de campagne dans des quartiers d’Amiens: « J’ai discuté avec des centaines de personnes, et ça se respire dans l’air : vous êtes haï. Ça m’a frappé, vraiment, impressionné, stupéfié : vous êtes haï. » Selon lui, l’ancien ministre de l’économie n’est même pas élu qu’il suscite la haine de ceux qu’il appelle « sans droits », des « oubliés » et des « sans-grade » dans ses propres discours. Et de mettre en garde: « Des millions de Français ne se déplaceront pas, qui ne veulent pas choisir entre ‘la peste et le choléra’, qui vous sont d’ores et déjà hostiles. »
5 semaines, 35 jours de marathon,
pour battre ici le banquier Macron et le FN.Pas d’état de grâce, rendez-vous le 8 mai salle de Grâce ! pic.twitter.com/hvWCfSQGmN
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) 4 mai 2017
François Ruffin rappelle au candidat d’En Marche! l’heure passée avec les ouvriers de Whrilpool, lui annonçant que celle-ci n’est qu’« un avant-goût » et un « fossé de classe qui se creuse ». Ce fossé, le réalisateur de Merci Patron! l’explicite dans une interview donnée à France Info.
« Il y a une lecture à avoir de ce qui se passe au niveau du vote : il y a les CSP+ qui l’appuient, une classe intermédiaire, dont je suis, qui est dans l’hésitation à faire encore l’effort pour faire barrage au Front national, et il y a des classes populaires qui sont en décrochage massif, qui vont soit s’abstenir, et ça sera le mieux qu’elles puissent faire, soit saisir l’autre bulletin contre Emmanuel Macron », François Ruffin.
Le recours à l’Histoire
Le rédacteur en chef de Fakir, déplore les arguments de l’équipe d’Emmanuel Macron. Sur France Inter dimanche 30 avril, une auditrice faisait part de ses doutes quant à l’issue du second tour, disant que face à la campagne désastreuse d’Emmanuel Macron, elle redoutait de plus en plus que Marine Le Pen n’arrive à l’Elysée. Philippe Aghion, économiste d’En Marche!, a recouru à « la tragique Histoire », regrette François Ruffin.
« Shoah, négationnistes, Zyklon B, Auschwitz, maréchal Pétain. En deux phrases, il esquissa toute l’horreur du nazisme. Et de sommer Chantal : « Ne pas mettre un vote, s’abstenir, c’est en fait voter Mme Le Pen. Il faut que vous soyez bien consciente de ça. » Contre ça, oui, qui ne voterait pas ? », François Ruffin.
L’économiste a filé la métaphore jusqu’à comparer la France de 2017 à celle de 1945, complètement exsangue qui a servi de champ de bataille, sans ponts, routes ni acier, « alors que le CAC 40, vient, cette année, de verser des ‘dividendes records’ aux actionnaires », souligne François Ruffin. Et conclut sur une phrase aux allures prophétiques: « Vous portez en vous la guerre sociale comme la nuée porte l’orage. »
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