François Hollande et son « rêve français »

Premier meeting de campagne pour François Hollande mercredi soir à Clichy-la-Garenne, en banlieue parisienne, là où François Mitterrand avait tenu une réunion publique un an avant l’alternance mythique de 1981.

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« Partout où je vais en France, dans chaque ville, chaque village, chaque fois qu’un maire m’accueille, il me dit : François Mitterrand est déjà venu », a plaisanté le député de Corrèze.

Depuis son passage au Printemps de Bourges, François Hollande soigne son côté musicien… Entré sur scène sur le rythme d’une chanson de Yannick Noah, Donne moi une vie, il a terminé son meeting par un rap de Rost.

Un millier de personnes était venu assister à cette première réunion publique. L’occasion pour l’ancien patron du PS, qui grignote semaine après semaine des points dans les sondages, d’appeler à « porter le rêve français » lors de la campagne présidentielle de 2012.

Un projet socialiste « cohérent et sérieux »

François Hollande a notamment plaidé pour son « contrat de génération » qui prévoit le maintien dans l’emploi d’un senior et l’embauche parallèle d’un jeune, pour une durée de trois ans. Il a aussi promis 500 000 places en crèches ou dans des structures d’accueil, un nouvel acte de la décentralisation, une réflexion sur un nouveau mode de calcul du Smic prenant en compte la croissance, et des assises de la démocratie sociale. Le tout adossé à une réforme fiscale et soigneusement relié au projet du PS, qui présente « le double mérite de la cohérence et du sérieux ».

Décidé à « occuper ce moment » où l’on ne connaît pas encore le visage de celui ou de celle qui portera les couleurs du PS à la présidentielle, François Hollande a souligné qu’il n’entendait pas participer à des « polémiques » qui « ne serviraient qu’à nos deux adversaires, Nicolas Sarkozy et le Front national ». Il a souligné vouloir « respecter les candidatures et les situations ». Pas question, donc, de répondre aux attaques en piqué du camp strauss-kahnien qui s’irrite de voir ce candidat inattendu perturber le scénario du retour en France du patron du FMI.

Pas de rencontre prévue avec DSK

François Hollande, qui est jeudi en Corrèze, où Nicolas Sarkozy vient défendre la filière bois, a indiqué qu’il n’avait pas de rencontre prévue avec Dominique Strauss- Kahn, qui est de passage à Paris et doit voir Martine Aubry.

« Quand je l’ai vu en février, je n’étais pas encore candidat, aujourd’hui, les choses sont différentes », a expliqué l’ancien premier secrétaire.

Evoquant les conversations entre le patron du FMI et l’actuelle patronne du PS, il a estimé qu’on était « dans une phase de dénouement du pacte » de non-agression entre Aubry et DSK. François Hollande a aussi botté en touche sur le déplacement de Ségolène Royal et du strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen, qui a la dent dure avec lui, dans une école du 13e arrondissement de Paris. « C’est bien de défendre l’école », a-t-il dit. « Moi je ne vois pas le mal partout. »

Avec Sarkozy, tout est possible, « même l’échec »

François Hollande a enfin réitéré sa détermination à aller au bout de la primaire.

« Si je n’avais pas le sentiment, je ne dis pas encore la conviction, que je peux la gagner, je n’irais pas », a-t-il lancé.

Dans son discours, le député de Corrèze s’en est pris avec virulence à Nicolas Sarkozy, qualifié de président des « divisions ». « Il disait qu’avec lui tout était possible, oui, c’est vrai, même l’échec ! », a-t-il lancé.

Après plus d’une heure de discours, la salle s’est levée pour applaudir le rappel des « rêves » du Front populaire, des résistants qui ont « combattu la barbarie nazie », du Conseil national de la résistance, des alternances de 1981 et 1988, de Lionel Jospin, en 1997. « Quand la gauche rencontre la France, elle rencontre la victoire », s’est écrié François Hollande pendant que ses partisans scandaient « François, président ! ».

Hélène Fontanaud

Voir la vidéo intégrale du discours ici.