L’ancien candidat des Républicains à la présidentielle est sorti de son silence médiatique pour tacler Macron d’une manière assez inédite.
Cela faisait longtemps que François Fillon s’était muré dans le silence. Il en est sorti d’une manière abracadabrantesque, comme dirait feu Jacques Chirac. En effet, ce 10 octobre, l’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de 2017 – tourmenté par le scandale dit du « Penelope Gate » – a répondu aux questions du journaliste Darius Rochebin à la Radio Télévision Suisse (RTS) lors d’un entretien tenu en public, à Palexpo à Genève, au salon Communica. Les oreilles de Macron ont dû siffler un bon coup.
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“Je vais être un peu prétentieux”
Au sujet des Gilets jaunes, François Fillon déclare : “Si on réfléchit bien, c’est pas grand-chose, cette affaire de “gilets jaunes”. Il y a eu au maximum des manifestations de 150.000 à 180.000 personnes dans toute la France.”
Et d’ironiser sur sa propre expérience des manifestations de rue lorsqu’il était en fonction (en 2010 pendant la réforme des retraites) : “Je vais être un peu prétentieux mais quand j’ai fait la réforme des retraites, j’ai mis 2 millions et demi de personnes dans la rue”.
Voilà qui fait donc d’Emmanuel Macron un “petit joueur”, à ses yeux. Comme s’il y avait une compétition du chef d’Etat qui mettrait le plus de monde dans la rue… Et d’en rajouter une couche, estimant que le président a manqué de sang-froid : “Il a reculé parce qu’il y a cette puissance du système médiatique et des réseaux sociaux qui fait croire que le pays est à feu et à sang. Si cette crise a déstabilisé un gouvernement légitime venant d’être mis en place, ce n’est pas bon signe”.
«Macron est un petit joueur. Moi, j’avais mis 2,5 millions de personnes dans la rue. Si on réfléchit bien, c’est pas grand chose cette affaire de Gilets jaunes.» F. Fillon sort de son silence (3), il doute de la capacité de réforme du gouvernement. https://t.co/6BssvRd5mH pic.twitter.com/K2CZ0AxHzg
— Darius Rochebin (@DariusRochebin) October 10, 2019
“J’ai choisi une autre vie”
Doit-on déceler une pointe d’amertume dans ce déversement de bile à l’encontre d’Emmanuel Macron ? Comme le rappelle L’Obs, son procès – et celui de Penelope Fillon – s’ouvrira le 24 février 2020, pour “détournement de fonds publics” et “complicité et recel d’abus de biens sociaux”. Aujourd’hui président de la Commission des constructeurs de la Fédération internationale de l’automobile, M. Fillon affirme en tout cas qu’il exclut un retour en politique : “J’ai choisi une autre vie qui me satisfait pleinement.”
Nous voilà rassurés.
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