L’annonce de la démission de François de Rugy, le 16 juillet, porte à 11 le nombre de partants volontaires (ou pas) du quinquennat Macron depuis le 17 mai 2017. On vous rafraîchit la mémoire.
Et de onze. En annonçant, mardi 16 juillet, sa volonté de démissionner du gouvernement François de Rugy devient le onzième ministre du quinquennat Emmanuel Macron à mettre un terme prématurément à sa mission. Un chiffre conséquent, auquel il faut ajouter la non-reconduction de quatre autres personnes à l’occasion du remaniement d’octobre 2018 (Françoise Nyssen, Stéphane Travert, Jacques Mézard et Delphine Gény-Stephann).
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Richard Ferrand, le premier couac de Macron
Nommé ministre de la Cohésion des territoires au lendemain de la victoire d’Emmanuel Macron, le 17 mai 2017, Richard Ferrand se retrouve très rapidement rattrapé par les affaires. Le 24 mai, le Canard enchaîné révèle que l’ancien socialiste a organisé l’achat de locaux par sa compagne à Brest pour le louer aux Mutuelles de Bretagne, dont le directeur général n’est autre que M. Ferrand. D’abord conforté à son poste par Edouard Philippe le 31 mai, il est poussé à la démission le 19 juin par Emmanuel Macron qui lui demande de postuler à la présidence du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale.
François Bayrou lance « la malédiction du ministre d’Etat » et entraîne avec lui Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard
Véritable prise de guerre d’Emmanuel Macron lors de la campagne, François Bayrou est bombardé garde des Sceaux et ministre d’Etat dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe. Peu de temps après, le Canard enchaîné affirme dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen que l’assistante parlementaire de Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou et elle aussi nommée au gouvernement (ministre des Affaires européennes), serait en réalité la secrétaire particulière du président du MoDem, et donc rémunérée par le Parlement européen pour un emploi fictif. Après 35 jours en poste, il cède et annonce, le 21 juin qu’il ne fera plus partie du gouvernement. Dans son sillon, il entraîne Marielle de Sarnez, mais également Sylvie Goulard (la ministre des Armées, elle aussi venant du MoDem), qui demande elle aussi à ne pas être reconduite « pour être en mesure de démontrer librement [sa] bonne foi » dans l’affaire des assistants parlementaires du parti centriste.
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Nicolas Hulot claque la porte en direct à la radio
Léa Salamé et Nicolas Demorand s’en rappellent comme d’« un moment de grâce, un moment unique ». Le 28 août 2018, Nicolas Hulot a des trémolos dans la voix, sur le plateau de la matinale de France Inter. Sans prévenir sa hiérarchie, le ministre d’Etat claque la porte en direct, estimant que l’écologie n’est pas vraiment une priorité gouvernementale. Sa décision est précipitée par sa découverte, peu de temps avant, d’une réunion entre le président et des chasseurs, où un lobbyiste était présent, ce qui a mis très en colère le ministre de la Transition écologique et solidaire. Au début de l’année 2018, Nicolas Hulot avait été très affaibli par les révélations de l’Ebdo (disparu après dix numéros), qui avait affirmé qu’en 2008, une plainte pour viol avait été portée contre Nicolas Hulot par une jeune femme, pour des faits remontant à 1997.
Laura Flessel, par la petite porte
Un communiqué laconique avançant des « raisons personnelles ». Le 4 septembre 2018, l’ancienne épéiste quitte son poste de ministre des Sports pour « poursuivre [son] action par d’autres voies pour retrouver des engagements passés, justement tournés vers l’humain, la solidarité et la coopération internationale ». Très rapidement pourtant, le Canard enchaîné et Mediapart évoquent une société d’exploitation du droit à l’image de la ministre qui poserait problème à cause de « manquements déclaratifs de la ministre ».
Gérard Collomb boucle la malédiction du ministre d’Etat
Il était le dernier des quatre mousquetaires ministres d’Etat du quinquennat en cours. Souvent à la marge du Parti socialiste (il en est longtemps le représentant de « l’aile droite »), le Lyonnais est nommé ministre de l’Intérieur et ministre d’Etat. Mais le 18 juillet 2018, il sent le vent tourner. Le Monde publie les premières révélations de l’affaire Benalla, dans laquelle le premier flic de France est sous le feu des projecteurs. Le numéro 2 du gouvernement est auditionné par la commission des Lois de l’Assemblée nationale le 23 juillet et, dans la foulée, son chef de cabinet le quitte. En septembre, il annonce dans L’Express qu’il sera candidat à la mairie de Lyon en 2020 et qu’il quitte donc ses fonctions. Il présente sa démission le 1er octobre 2018 qui est une première fois refusée avant d’être finalement acceptée le lendemain. Il quitte finalement le gouvernement le 3 octobre.
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Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi se lancent dans la bataille pour Paris ; Nathalie Loiseau en pince pour les Européennes
Marcheur de la première heure et porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux annonce sa démission le 27 mars 2019, pour se consacrer à la campagne municipale de 2020 dans laquelle il vise Paris. Tout comme son collègue secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi qui annonce peu ou prou la même décision quelques heures après celle de M. Griveaux. Un peu plus de trois mois plus tard, cette échappée s’est révélée fatale pour M. Mahjoubi ; son concurrent ayant été choisi pour mener la bataille de Paris sous les couleurs de La République en marche. Nathalie Loiseau quitte elle aussi, le même jour sa chaise de ministre chargée des Affaires européennes. Le 14 mars, elle avait annoncé en direct dans L’Emission politique de France 2, qu’elle allait conduire la liste majoritaire pour le scrutin européen du 26 mai 2019.
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