Sur France Culture, des lycéens ont participé à Nouvelles Vagues sur le thème de la séduction. Une émission de Marie Richeux où pédagogie rime avec plaisir.
“Est-il plus facile de séduire sur internet que dans la vraie vie ?” Les bras croisés, le dos bien droit, les lèvres près du micro, Antoine, 11 ans et demi, pose à haute et intelligible voix les termes du débat, ce mercredi 30 novembre.
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Autour de la table, sous les arcades du CDI du lycée Jacques-Decour, dans le IXe arrondissement de Paris, Maxime, Aya, Naïm, Joddy et Nafissatou – les trois premiers lycéens dans cet établissement, les deux autres venant du lycée Suger (Saint-Denis) – l’écoutent religieusement introduire en direct le magazine société de France Culture, Les Nouvelles Vagues.
Ces “Nouvelles Vagues” emportent sur leur passage les formats préconçus
Pendant une semaine, du 28 novembre au 2 décembre, des élèves de la classe médias se sont chargés de réaliser et de présenter in situ l’émission produite par Marie Richeux depuis 2014. Au programme ce jour-là : la séduction en ligne. Peut-on vraiment trouver l’amour sur des sites de rencontre ? Ne rendent-ils pas plutôt la drague industrielle ? Comment échapper à la culture de l’apparence sur les réseaux sociaux ? Pour en débattre, deux chercheurs – Laurence Allard et Pierre Brasseur – ont répondu aux interrogations perspicaces de leurs jeunes hôtes.
Le résultat est un ovni radiographique transgressif et intelligent. A contre-courant des échanges élitaires et des discussions de salon, ces Nouvelles Vagues emportent sur leur passage les formats préconçus et bousculent les tenants habituels de l’autorité.
“Il y a un enjeu à faire parler les spécialistes, mais aussi à faire circuler la parole entre les élèves, car la radio est une sphère dans laquelle ils ne parlent pas d’habitude, explique Marie Richeux. Qui a l’autorité d’interroger sur France Culture aujourd’hui ? Des gens qui sont diplômés d’écoles de journalisme, de Sciences-Po, qui ont fait l’ENS, des études de philosophie ou d’histoire. On parle grosso modo du même point de vue. Quand c’est Antoine, Nafissatou ou Joddy qui posent la question, l’interlocuteur doit se déplacer.”
C’est la quatrième fois que les manettes sont confiées à des lycéens
Tout au long de la semaine, alors que la séduction était analysée sous toutes ses coutures – de la conquête politique aux parades nuptiales animales –, c’est formellement de sédition qu’il était question. Les Nouvelles Vagues n’en sont pas à leur premier essai : c’est la quatrième fois que les manettes sont confiées à des lycéens – tantôt à Saint-Denis, tantôt à Paris.
Certains coréalisent même désormais régulièrement l’émission le dernier vendredi de chaque mois. “Ils ne le vivent pas comme un stage, c’est un engagement par rapport à la parole et à la pensée, c’est très clair dans leur tête”, se félicite Marie Richeux. Les apprentis bourreaux des cœurs ont d’ores et déjà exécuté quelques conventions.
Les Nouvelles Vagues présenté par Marie Richeux, du lundi au vendredi, 14 h, France Culture
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