L’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) a publié un rapport sur la position des Français par rapport à la torture. Celui-ci fait écho à une enquête commandée par Amnesty International sur le même sujet en 2000, et laisse constater une dangereuse évolution de l’avis des Français. Un bilan effrayant Selon le sondage […]
L’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) a publié un rapport sur la position des Français par rapport à la torture. Celui-ci fait écho à une enquête commandée par Amnesty International sur le même sujet en 2000, et laisse constater une dangereuse évolution de l’avis des Français.
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Un bilan effrayant
Selon le sondage réalisé par l’Ifop (Institut français d’opinion publique), près de la moitié de la population interrogée (49 %) ne se sent pas concernée par le recours à la torture. Parmi ceux-là, ce sont les 18-24 ans qui se sentent le moins concernés.
Les réponses les plus marquantes concernent l’acceptabilité de la torture. Pour 54 % des sondés, le recours à des décharges électriques “sur une personne soupçonnée d’avoir posé une bombe” est acceptable. C’est 20 % de plus qu’en 2000. Menotter et bâillonner un immigré clandestin qui s’oppose à son expulsion dans son pays d’origine ? Pour 42 % des sondés, cela peut se justifier dans certains cas, contre 26 % en 2000. 31 % de la population sondée considère justifiable de priver de nourriture un soldat ennemi fait prisonnier afin d’obtenir des informations. Seulement 25% des sondés partageaient cet avis en 2000. La population qui considère que « tout acte de torture contre quiconque et quelles qu’en soient les circonstances est toujours inacceptable » est elle passée de 75% à 64% en 16 ans.
18% des français seraient capables de pratiquer la torture
Ce chiffre est d’autant plus marqué chez les populations jeunes : 25% des 25-34 se disent « capables de pratiquer la torture dans des cas exceptionnels ». C’est, selon Libération, le scénario de « la bombe à retardement » : l’idée « selon laquelle la torture peut être jugée nécessaire pour sauver des vies ». Celle-ci s’est révélée inefficace. L’Acat est ici complétée par un rapport de la commission sénatoriale américaine sur la torture et la CIA, qui conclut que « l’usage des techniques d’interrogatoire a été inefficace pour obtenir des renseignements ou amener les détenus à coopérer. »
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