Ce soir, au journal de 20 heures de TF1, Raymond Domenech dévoilera la liste de 23 joueurs retenus pour le Mondial. Mais Laurence Ferrari saura-t-elle lui donner la réplique?
A priori, l’enjeu c’est la liste. La liste des joueurs retenus par Raymond Domenech (pas par Carrefour, hein) pour participer, cet été, en Afrique du Sud, à la Coupe du Monde de football. Sur le sujet, on a quand même quelques certitudes. On sait qu’il y aura vingt-trois noms. On sait qu’il y aura des gardiens, des défenseurs, des milieux et des attaquants. On sait même, parce qu’on commence à le renifler, Raymond, qu’il y aura ce soir un grand absent et un type tombé du ciel, obligé d’annuler en urgence le séjour qu’il s’était payé à Miami pour aller faire le con chez Mandela. On sait donc l’essentiel.
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L’enjeu est ailleurs. L’enjeu, c’est la com’. Parce qu’avec Domenech, c’est toujours comme ça. La com’ prime sur le jeu. En 2006, avant la Coupe du Monde en Allemagne, le sélectionneur avait un peu merdé son effet d’annonce. En conf, il avait balancé une pauvre série de Power Point, avec les noms des gars dessus, sans le moindre commentaire. En 2008, avant l’Euro, il avait fait légèrement mieux, lors de Téléfoot. Au moins, avait-il causé.
Cette fois, Domenech a décidé de hausser le niveau de jeu. Il a choisi le journal de 20 heures. « C’est un choix naturel, dit-on à TF1. Naturel et intéressant pour tout le monde. » La chaîne s’assure un pic d’audience. Le sélectionneur, qui se démène en ce moment pour améliorer son image et privilégie dans cette optique les échanges feutrés (il était récemment chez Drucker), s’épargne une confrontation directe avec des spécialistes aguerris du football. Ce soir, il devra justifier ses choix face à Laurence Ferrari.
Laurence Ferrari a certainement beaucoup de qualités. Mais elle n’est pas connue pour sa science du football. « Elle n’y connaît rien du tout, dit un collègue sympa. Vraiment rien du tout. Ça ne l’a jamais intéressée. Ces derniers jours, elle a bossé son sujet, elle s’est renseigné auprès de collègues… Mais, en direct, elle va forcément manquer de spontanéité. » Un autre ajoute: « On est tous impatients de voir comment elle va réussir à faire justifier à Domenech, sur un plan tactique, le choix d’un Gignac plutôt qu’un Benzema… »
Heureusement, tout le monde n’est pas aussi pessimiste. Eric Hannezo, directeur délégué de TF1 production, en charge des magazines, des documentaires et des sports, n’a évidemment « aucun doute sur les compétences » de Laurence Ferrari. Le président de l’OM, Jean Claude Dassier, qui l’avait embauchée à LCI à l’époque où il y était vice-président de l’antenne, dit à peu près la même chose: « C’est une grande pro, elle bosse ses dossiers, elle est rigoureuse, entêtée… Faites-lui confiance. » Il ajoute quand même: » A sa place, j’aurais peut-être fait venir à mes côtés un spécialiste… »
Mais Laurence a pris une autre option. Pour préparer l’interview, elle a » longuement discuté avec Raymond Domenech « . Nous voilà rassurés. Ensemble, c’est sûr, Laurence et Raymond ont convenu de se dire les choses franchement. De n’éluder aucune question. Et surtout pas celles qui fâchent (« Zahia va t’elle pourrir la Coupe du Monde de Ribery? », par exemple). C’est évident. Ça ne peut pas être autrement. Juste pour être sûr, on regardera quand même TF1 ce soir, à partir de 20 heures.
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