Le rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ce mercredi 25 septembre alerte sur les conséquences du réchauffement climatique sur les océans et les glaciers.
Pour la quatrième fois de l’année, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publie une alerte sur les conséquences environnementales du changement climatique. Ce nouveau rapport, rendu public le 25 septembre, souligne la nécessité d’agir rapidement pour limiter les effets du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère (ensemble des surfaces gelées de la planète : glaciers, sols et rivières gelés, banquise…).
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L’alerte fait valoir le caractère irréversible de certaines modifications déjà en cours, et leurs conséquences inquiétantes sur la biodiversité et les populations humaines. Les experts envisagent deux scénarios. L’un évaluant les effets du réchauffement si les accords de Paris sont respectés – limitant à 2°C le réchauffement global de la planète par rapport à l’ère préindustrielle -, l’autre envisageant les conséquences en cas d’émissions de gaz à effet de serre équivalente à celles émises à l’heure actuelle. Retour sur les principales conclusions du rapport.
Réchauffement des océans et perte de biodiversité
A l’origine de la disparition de toute forme de vie marine dans les « zones mortes », le réchauffement des eaux devrait s’intensifier plus ou moins vite en fonction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, d’ici à 2100, l’océan pourrait se réchauffer deux à quatre fois plus vite qu’à l’heure actuelle avec un scénario où les émissions de GES seraient faibles, voire cinq à sept fois dans le cas de fortes émissions.
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Depuis les années 1980, les océans ont absorbé 20 % à 30 % des émissions de GES produites par l’humanité, ce qui n’est pas sans conséquences. Les eaux se réchauffent, s’acidifient et perdent leur oxygène, provoquant l’asphyxie des récifs coralliens et de toutes les formes de vie qui les peuplent. Or, 500 millions de personnes de par le monde dépendent de ces récifs pour se nourrir.
Fonte des glaciers
D’ici à 2100, les glaciers de la Scandinavie, du Caucase, d’Europe centrale, de l’Asie du Nord, du Mexique, des Andes tropicales, de l’Afrique de l’Est et de l’Indonésie pourraient perdre jusqu’à 80 % de leur volume si les émissions de GES ne diminuent pas. Les experts soulignent par ailleurs que nombre de glaciers pourraient disparaître même dans le cas où les émissions de GES seraient contenues. Or, environ deux milliards de personnes dépendent d’eux pour s’approvisionner en eau, sans compter le fait que leur fonte est en grande partie responsable de la hausse du niveau des océans.
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Le Giec alerte également sur l’état du permafrost. Ces sols gelés en permanence, qui se trouvent en Alaska, au Canada, en Sibérie et dans les zones de haute montagne, pourraient fondre d’un tiers à 99 % (dans le pire des cas) d’ici à 2100, si nos émissions de GES ne diminuent pas rapidement. Ce qui pourrait provoquer la « libération cumulée de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de tonnes » de CO2 et de méthane dans l’atmosphère, et ainsi potentiellement accélérer le réchauffement climatique, relève Libération.
Montée des eaux
Répercussion directe de la fonte des glaciers terrestres mais surtout de celle des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique : le niveau des océans continue de monter. Les experts estiment qu’il augmente déjà deux fois plus vite qu’au siècle précédent, et que le phénomène va continuer de s’accélérer dans les décennies à venir. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, le niveau des mers et océans pourrait augmenter jusqu’à 1 mètre 10, d’ici à 2100. Avec le scénario « optimiste » et le respect des accords de Paris, il s’élèverait de 30 à 60 centimètres.
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