Un jour, votre futur s’offre à vous. Premières impressions sur FlashForward, la série la plus attendue de la rentrée, entre Lost et Cloverfield.
Et si un matin, tout le monde posait la même question autour de lui : “T’as vu quoi de ton futur ?” Les meilleures scènes du pilote de FlashForward, diffusé le 25 septembre sur ABC, prennent cette hypothèse au sérieux, organisant un petit jeu fascinant autour des visions de ses personnages désarçonnés. C’est déjà beaucoup. Mais reprenons les choses où elles ont commencé. La série star de la rentrée est d’abord fondée sur un pitch un peu fou : pendant 2 minutes 17 (parce qu’il faut toujours des chiffres fétiches aux geeks fans de science-fiction ?), l’humanité entière a connu un “black-out”. Chacun a pu observer une portion de son avenir qui aura lieu dans six mois. Le présent lui-même en est sorti bouleversé. Des catastrophes ont eu lieu.
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Tarabiscoté ? Peut-être. Tel est le lot du spectateur de séries en 2009, confronté à des objets visuels et narratifs hors normes, toujours un peu plus compliqués que ceux de la veille. Sans se cacher, FlashForward prend le train fictionnel post-11 Septembre en marche et se raccroche aux wagons parmi les plus intéressants : Lost, directement citée au détour d’une affiche de “Oceanic Airlines”, et Cloverfield, dont une scène de visionnage télé dans les rues dévastées semble directement inspirée.
Ce qui signifie deux choses : 1. les auteurs de “FF”, David S. Goyer (Batman Begins – The Dark Knight) et Brannon Braga (Star Trek, 24…) ont plutôt bon goût ; 2. tirée du livre éponyme de l’auteur canadien Robert Sawyer, la série ne brille pas encore par son originalité, ressemblant, au moins pour l’instant, à un grand mix des tendances du moment – voyage dans le temps + complot + fin du monde.
Cela n’empêchera peut-être pas FlashForward de devenir une grande série. Le nouveau Lost, comme certains se sont empressés de le hurler tout l’été en visionnant en boucle les teasers ? Après tout, la série de J. J. Abrams a dû emprunter en son temps des autoroutes de clichés pour élaborer le maelström mental incroyable qu’elle est devenue. Et si les débuts de FF paraissent un peu figés, offrant une sensation de déjà-vu, toute une partie du pilote, en revanche, promet des développements potentiellement magnifiques.
Dans l’utilisation spécifique de son gimmick narratif (le flashforward, donc), la série parvient même à se singulariser et à émouvoir. La bonne idée ? Ne pas avoir limité le champ de visions du futur à des basculements collectifs type grandes catastrophes. La majorité des personnages de FlashForward voit se dessiner un avenir qui ne concerne personne d’autre qu’eux et leurs proches. Une femme s’est découverte avec un autre que son mari, un homme n’a rien vu du tout et en conclut qu’il sera bientôt mort… En mêlant une exploration de l’intimité la plus enfouie avec les enjeux communs à l’humanité flippée des années 2000, FlashForward pourrait bien avoir trouvé sa voie.
Le jeudi sur ABC. Episodes en VO sous-titrée sur www.tf1vision.com (1,99€ l’épisode)
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