Sept militantes féministes ont fait irruption porte de la Villette dans la foule qui se pressait pour assister au « banquet républicain » de Marine Le Pen. Elles étaient venues célébrer le fait que Marine Le Pen a renoncé à organiser un défilé dans les rues de Paris.
Bouteilles de champagne, paillettes et cotillons. Ce dimanche midi, les Femen avaient décidé de “faire la fête” pour célébrer “la fin du FN”. Déposées rapidement par une voiture, sept jeunes femmes ont fait irruption porte de la Villette, dans la foule qui attendait de pouvoir entrer au « banquet patriote » du parti. Vêtues de minijupes pailletées, elles ont jeté des confettis et des paillettes sur les militants, aux cris de « Vive la fin du FN » et « fascistes restez planqués ».
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Le service d’ordre du FN très tendu
L’événement a été fugace : les jeunes femmes ont été très rapidement interpellées et plaquées au sol par les policiers présents sur place. Le service d’ordre du FN, très tendu, a aussi tenté d’éloigner les quelques journalistes présents. Il faut dire que ces derniers avaient quelques mauvais souvenirs : l’année dernière, trois Femen avaient réussi à interrompre le discours de Marine le Pen sur la place de l’Opéra en faisant le salut fasciste.
Leur arrestation avait été très musclée et avait fait suite à d’autres débordements, comme l’irruption surprise de Jean-Marie Le Pen et la confrontation violente de Bruno Gollnish avec les journalistes. C’en était trop pour Marine Le Pen, qui veut aujourd’hui donner l’image d’une « France apaisée ». Alors cette année, à un an de la présidentielle, fini le défilé, Marine Le Pen a préféré jouer la prudence en organisant banquet dans un lieu clos, aux portes de Paris.
Pour les Femen, c’est une victoire. “Nous sommes venues fêter la fin du FN, nous explique Inna, qui a fini au poste comme les six autres jeunes femmes. C’est la première fois que le FN n’organise pas son traditionnel défilé devant la statue de Jeanne d’Arc. Aujourd’hui ils se cachent en organisant un meeting misérable. C’est le signe que c’est la fin. » Un peu plus tôt, les Femen sont d’ailleurs passées sur cette même place pour la « nettoyer » de la présence du parti, armées de balais et de serpillères.
« Au moins cette fois-ci elles ont économisé une chambre d’hôtel”
L’année dernière, les jeunes femmes avaient essuyé nombre d’insultes et de sifflets suite à leur action. Mais cette année, les militants FN se sont voulus presque philosophes. “Oh vous savez on a l’habitude, ça devient une tradition maintenant, dit Delphine en haussant les épaules. Au moins cette fois-ci elles ont économisé une chambre d’hôtel.” À ses côtés, André serait presque admiratif des jeunes femmes : “Elles sont costauds quand même, y’en a une qui avait le museau par terre, je sais pas comment elle a fait”. Et Valérie de noter : “ce sont des fanatiques, y’a pas d’autres mots. Mais j’aurais quand même bien aimé connaître leur marque de collants C’est fou comme il a résisté”.
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