Après leur avoir lancé « Barrez-vous », le communicant de choc s’allie au député européen pour mobiliser les jeunes à l’approche des élections européennes de 2014.
Site internet, page Facebook, compte Twitter, tout est prêt pour accueillir les jeunes (et moins jeunes) Européens prêts à rejoindre l’initiative pro-UE de Félix Marquardt, soutenue par le député européen Daniel Cohn-Bendit. Intégralement financée par le communicant (patron de Marquardt & Marquardt), la plate-forme Europeans Now se veut un “mouvement transnational, transgénérationnel et transpartisan”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Dans une tribune publiée par le New York Times puis par une vingtaine de journaux européens dont Libé, le tandem Félix/Dany dénonce une Europe vieillissante, somnolente et frileuse, condamnée au dépérissement économique, politique et historique. Pour les auteurs, un seul remède : transférer les pouvoirs vers la jeunesse et renoncer à la toute-puissance de l’Etat-nation au profit d’une véritable intégration européenne.
« Barrez-vous » : la suite
Derrière cette initiative, on reconnaît aisément la méthode, la “signature” Marquardt. Le communicant avait déjà fait parler de lui il y a tout juste un an avec la publication de la tribune “Barrez-vous !” dans Libération. Cosignée par Mouloud Achour et le rappeur Mokless, elle appelait les jeunes Français à quitter le pays pour découvrir le vaste monde, quitte à mieux revenir par la suite. Un message au fond plutôt consensuel, assez provocateur cependant pour faire jaser et susciter le saint graal du communicant : le buzz.
Cette année, Félix Marquardt s’est donc trouvé un nouveau cheval de bataille : l’Europe. Il explique : “Cet été j’ai regardé mon fils et je me suis dit : mais quel putain de continent de merde on va leur laisser, à ces enfants !” Pour donner du poids à sa tribune, il contacte Daniel Cohn-Bendit.
“Dany incarne l’Europe, dit-il. Et puis c’est l’homme politique dont je me sens le plus proche. En 68, j’aurais été avec lui sur les barricades. Aujourd’hui il se dit libéral-libertaire, ça me convient parfaitement.”
Daniel Cohn-Bendit, prêt à “soutenir toutes les initiatives qui vont dans le sens de l’Europe”, accepte de cosigner la tribune et d’en assurer, un temps, “le service après-vente”. Si le député européen admet que l’argumentaire pro-européen développé dans la tribune – mesuré, de bon ton, sans aspérités – “n’est pas nouveau”, il espère malgré tout “qu’il pourra créer une dynamique”. Grâce à l’entregent de Félix Marquardt, le texte a l’honneur d’être publié dans le New York Times, puis dans plusieurs journaux européens d’envergure.
Une exposition qui n’a pas pour autant suscité la dynamique espérée : “Je pensais que cela aurait plus d’impact”, concède le communicant. Pour interpeller les jeunes Européens, il mise donc aujourd’hui sur une stratégie numérique. Premier acte : un “Thunderclap” est organisé lundi 16 septembre. Cet outil permettra à tous les internautes volontaires de diffuser simultanément le même message sur Twitter pour provoquer un maximum d’impact sur les réseaux sociaux.
“Redonner de l’envie”
“Rien qu’en France, en Grande-Bretagne et au Portugal, il y a dix millions de jeunes pas ou mal inscrits”, déplore Félix Marquardt. Pour les motiver, des fêtes vont être organisées dans les villes européennes de plus de 500 000 habitants : les jeunes en possession de leur carte d’électeur pourront y accéder gratuitement. Si la mayonnaise prend, le mouvement cherchera alors à peser sur les élections européennes de 2014.
“Nous voulons redonner de l’espoir et des envies à la jeunesse européenne, explique Félix Marquardt. Aujourd’hui, le message des partis modérés, c’est : on va essayer de sauver la barque, faites-nous confiance. Seuls les partis nationalistes ont un discours positif et donc mobilisateur. Le problème, c’est que les réponses qu’ils proposent sont complètement à côté de la plaque.”
Europeans.Now envisage donc de proposer ses propres réponses sous la forme d’une charte mise à la disposition des futurs candidats. Félix Marquardt, qui finance toute l’opération, pourrait d’ailleurs se présenter en personne : « J’y pense”, affirme-t-il. Daniel Cohn-Bendit assure quant à lui qu’il ne se représentera pas. Et s’il se dit prêt à appuyer une éventuelle charte, il assure que son soutien n’ira “qu’à des candidats Europe-Ecologie”.
{"type":"Banniere-Basse"}