Paula Forteza raconte son expérience de perte de grossesse dans un long message publié le 24 juin sur la plateforme Médium. Le but : attirer l’attention sur un problème qui touche de nombreuses femmes et qui reste pourtant assez tabou.
« L’attente, l’incompréhension, l’angoisse et, finalement, les mots universellement redoutés : ‘Madame, vous êtes en train de faire une fausse couche.’ » écrit Paula Forteza, députée La République en marche (LREM). Cette phrase, elle l’a entendue alors qu’elle était à son quatrième mois de grossesse. Dans un post publié lundi 24 juin sur Médium, elle raconte son histoire pour alerter sur une problématique qui concerne plus de femmes que l’on ne le pense. « Il y a encore beaucoup à faire pour améliorer le sort des femmes qui vivent une perte de grossesse », assure l’élue.
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Le tabou de la fausse couche
Selon Paula Forteza, le nombre de femmes confrontées à un tel évènement au cours de leur vie est largement sous-estimé. « Autant de femmes qui vivent la douleur, le vide et le déboussolement dans l’isolement et dans le secret », réagit Paula Forteza. Ce silence serait le fruit d’un tabou que dénonce la députée dans ce billet : « Nous devrions pouvoir assumer plus ouvertement ce type d’expériences de façon à vivre le deuil en toute légitimité. »
Mon conjoint et moi venons de vivre une fausse couche, après 4 mois de grossesse. Voici, sous forme de témoignage, mon plaidoyer contre :
❌ le silence
❌ le manque d'information
❌ les disparités au sein du couple
❌ la peur de manquer #FOMO
➡️ https://t.co/lqIMejJLx7#thread👇 pic.twitter.com/kjlZ5Kvap3— Paula Forteza (@PaulaForteza) June 24, 2019
L’élue LREM ne s’arrête pas au constat. Pour elle, le peu d’informations dont disposent les femmes joue un rôle déterminant. Elle accuse tout autant « un manque de transmission informelle de la part de l’entourage familial et social », qu’ « manque d’information publique ». « Pas de préparation dans les cours d’éducation sexuelle, pas de campagne publique pas d’information systématique et complète de la part de gynécologues et obstétriciens », détaille-t-elle avant de proposer qu’une séance explicative obligatoire soit prévue pendant la grossesse.
Une mise à jour du congé parental ?
La députée met également en avant l’inégalité des prescriptions médicales entre femmes et hommes. Elle explique qu’un mois d’arrêt de travail lui a été prescrit « de façon très solennelle » afin qu’elle récupère physiquement « mais aussi, insistaient-ils, psychologiquement. » Son conjoint n’a eu, pour sa part, qu’un seul jour de congé. « Ne devrions nous pas nous inspirer des pays scandinaves où le choix de la répartition des congés est laissée au couple ou encore du Portugal où le congé paternité à été rendu obligatoire ? » Paula Forteza évoque également la crainte qui l’a envahie en apprenant son arrêt maternité, celle de voir cette disparité se refléter sur sa vie professionnelle. « ‘Un mois d’arrêt de travail ?!?’ La panique m’envahit. (…) le genre pourrait-il bel et bien devenir un frein en termes d’avancement de carrière ? »
L’élue de la deuxième circonscription des Français à l’étranger défend ainsi une évolution du congé parental : « A l’heure où nous nous dirigeons vers une très bienvenue extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, l’occasion se présente de compléter notre arsenal législatif en la matière. Le congé parental mériterait, par exemple, d’être mis à jour. »
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