Le réseau social de Mark Zuckerberg va proposer à ses utilisateurs d’évaluer les médias, selon la confiance qu’ils leur accordent. Ces médias seront alors valorisés ou pénalisés sur le fil d’actualité en fonction de leur fiabilité.
La lutte contre les « fake news » sera le fer de lance de Facebook pour cette nouvelle année 2018. Le 19 janvier, dans un post publié sur son réseau social, Mark Zuckerberg déclare que l’un des objectifs est de faire en sorte que les informations diffusées sur Facebook soient de « haute qualité » et de combattre « le sensationnalisme et la désinformation ». Pour ce faire, il propose aux utilisateurs de déterminer eux-mêmes quels médias sont dignes de confiance via un court questionnaire.
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« Nous ne pouvions pas prendre cette décision nous-mêmes, l’idée ne nous mettait pas à l’aise. Nous avons considéré demander l’avis d’experts, ce qui nous enlevait la seule décision, mais ne résolvait pas le problème de l’objectivité. Ou alors, nous pouvions vous demander de créer cette échelle de confiance. »
Deux questions pour juger un média
Des enquêtes de satisfaction composées de deux questions seulement. La première : « Reconnaissez-vous ce site ? » à répondre par oui et par non. Et si c’est oui, une seconde question : « A quel point faites-vous confiance au média ? », ici plusieurs choix sont possibles, partant de « entièrement » jusqu’à « pas du tout ». Des réponses qui seront déterminantes dans l’évaluation des sources d’informations fiables. En effet, les médias considérés comme les moins dignes de confiance seront pénalisés sur le fil d’actualité. « L’idée est que certains médias n’ont la confiance que de leurs lecteurs ou audience, et que d’autres médias sont reconnus par une large part de la société, sans forcément être directement suivis. » précise le chef d’entreprise. Ce système sera testé à partir de la semaine prochaine aux Etats-Unis dans un premier temps.
Un changement d’algorithme
Le cofondateur de la plateforme a également précisé que cette modification « ne changera pas la quantité d’informations que vous verrez ». Le 12 janvier dernier, Facebook avait déjà annoncé du changement dans son algorithme, en décidant de mettre en avant les contenus provenant de la famille et des amis, plutôt que ceux des médias et d’entreprises dans le fil d’actualités des utilisateurs. Une modification qui pourrait être lourde de conséquences pour les différents médias, qui pourraient voir baisser leur taux de pénétration et assister à une diminution du trafic sur leurs pages.
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Le signalement des « fake news » inefficace
Sous le feu des critiques depuis les élections présidentielles américaines de 2016 pour sa responsabilité dans la propagation de fausses informations, le réseau social a déjà essayé de prendre les choses en main, mais sans succès. En décembre 2016, Facebook prend l’initiative de mettre en place un dispositif de signalement pour permettre aux utilisateurs d’informer de « fake news » potentielles. Ensuite, les articles signalés sont vérifiés par les médias partenaires (comme Politifact aux Etats-Unis ou Le Monde en France). Un an après le début de l’expérience, Facebook annonce dans un post publié sur Medium en décembre 2017 qu’il décide d’arrêter ce système.
« Le fait qu’un article soit indiqué comme ‘faux’ ou ‘contesté’ ne signifie pas forcément que nous parviendrons à faire changer les personnes d’avis sur sa véracité. Certaines études prouvent même que ce type d’iconographie peut s’avérer contre-productif et renforcer les convictions de l’utilisateur. » A voir si cette fois-ci, le système proposé par Facebook va s’avérer efficace dans la difficile lutte contre la désinformation.
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