Sur « Babylone 2.0 », 52 000 utilisateurs partageaient des photos de leurs conquêtes nues prises à leur insu. Le groupe a été découvert puis fermé, mais d’autres du même genre subsisteraient encore.
Cela s’apparente à du revenge porn, mais en pire encore. Ce 5 janvier, Facebook a fermé un groupe secret (il fallait y être ajouté par un administrateur pour y avoir accès) de 52 000 membres baptisé « Babylone 2.0 ». Sa vocation : partager des photos volées de femmes nues ou en petite tenue, violant ainsi leur intimité en les livrant à toute la communauté. Le slogan du groupe, fièrement exhibé sur sa bannière, est explicite : « Certifié pêches perso ».
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« C’est pas une bonne pêche, ça les gars ? »
L’existence de cette communauté a été révélée par Chrystelle Charlier, auteure d’un article à ce sujet, qui a eu accès aux captures d’écran d’une fille qui s’est infiltrée dans l’univers glauquissime de Babylone 2.0. Elle y avait été ajoutée involontairement.
« Qu’une jeune fille envoie une photo dénudée à un garçon qui fait partie du groupe et hop, c’est partagé », explique-t-elle.
Dans les commentaires qui accompagnent les photos, consultées par Europe 1, le dénigrement et l’humiliation sont clairement de mise : « Voilà une pêche slovène », « C’est pas une bonne pêche, ça les gars ? », « Je vous offre mon stock de pêches ».
Depuis, suite aux signalements de nombreux internautes, Facebook France a fermé ce groupe, qui fait l’objet d’une enquête en Belgique. En France, comme le rappelle Néon, le fait de diffuser sur internet des clichés sexuellement explicites sans le consentement de celui ou celle qui y figure est puni par la loi – c’est ce qu’on appelle le revenge porn.
« Chasse aux meufs »
Quand les membres du groupe se sont rendus compte qu’ils étaient découverts, certains ont appelé à une « chasse aux meufs » pour supprimer les comptes féminin de la communauté. « Où sont les collabos qu’on les nique ? », peut-on aussi lire. D’après Chrystelle Charlier, dans un commentaire sur son site, « nombreuses (des filles prises en photo, ndlr) sont mineures. Leur numéro de téléphone est parfois relayé… ».
Babylone 2.0 ne serait pas le seul groupe dans le genre. D’après Konbini, l’un de ces groupes s’appelle « Partage ta pêche maison », et compte plus de 45 000 membres. Le principe est exactement et tristement identique. Et d’autres groupes privés sévissent encore certainement. Face à cela, que fait Facebook, pourtant très prompt à bloquer les pages diffusant des œuvres d’art un tantinet licencieuses ? « Les photographies présentant des organes génitaux ou des fesses entièrement exposées » sont supprimées par l’algorithme, y compris sur les groupes privés, d’après le site du réseau social.
Pourtant, plusieurs internautes ont signalé « Babylone 2.0 », en vain…
https://twitter.com/l_a_losfeld/status/817311746901864453
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