Le réseau social a annoncé le 25 août que la visibilité des posts incitant trop au clic facile allait être considérablement réduite.
La nouvelle bête noire de Facebook s’appelle « click baiting », ou « appât à clic ». Comme son nom l’indique, ce type de post incite, par tous les moyens, au clic, en utilisant une photo mystérieuse, ou un court texte laissant planer un doute. Bref, en étant le plus vague possible sur le contenu vers lequel l’internaute qui aura cliqué sur le lien sera dirigé. Exemple : ce post créé par Facebook pour sa démonstration.
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Or, sur Facebook, plus un post amasse de clics, plus il remonte dans le fil d’actualité des membres du réseau et, par conséquent, plus il est susceptible d’amasser de nouveaux clics.
Si à l’origine les « click baiting » étaient utilisés par des marques dans des publicités racoleuses, ils ont depuis quelques mois conquis le cœur des médias. C’est ce que The Atlantic appelait dans un article datant de décembre 2013 (et relevé par Le Monde) « le style Upworthy », du nom d’un site d’infos américain passé maître dans l’art du « click baiting ». The Atlantic expliquait le succès du site par sa maîtrise d’un vocabulaire incitant irrémédiablement au clic, que ça soit sur sa page d’accueil ou sur les réseaux sociaux.
Cependant, interrogés par Facebook sur ce qu’ils préfèrent voir dans leur fil d’actu, 80 % des membres du réseau ont opté pour des posts expliquant clairement le contenu de l’article vers lequel ils renvoient. Soit l’opposé de l’appât à clics. C’est ce qui a motivé Facebook à décider de réduire la visibilité des « click baits ».
Comment le réseau social compte-t-il déterminer ce qui relève ou non du « click baiting » ?
Dans son communiqué, Facebook dévoile deux façons de définir ce qu’est un « click bait ». Premièrement, le temps de lecture. Si un internaute clique sur un article et passe du temps à le lire, ledit article présente un certain intérêt. Mais si l’internaute clique sur l’article et revient immédiatement à Facebook, l’article sera rangé dans la catégorie des « click baits ».
Deuxièmement, Facebook prévoit de se pencher sur le ratio entre les gens qui cliquent sur le contenu et ceux qui parlent du contenu et le partagent avec leurs amis. « Si beaucoup de gens cliquent sur le lien mais que peu d’entre eux le likent ou le commentent sur Facebook, ça montrera qu’ils n’ont pas cliqué sur quelque chose digne d’intérêt ». Donc sur un « click bait ».
Au passage, Facebook fait le point sur les deux types de posts utilisés par les médias : d’une part le post classique qui consiste à publier le lien de l’article tel quel.
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D’autre part le post qui prend la forme d’une photo accompagnée d’un titre et du lien renvoyant vers l’article concerné:
Si le cœur des médias balance depuis des mois entre les deux, Facebook, lui, a tranché : le post classique sera davantage mis en avant que le post-photo. « Nos études montrent que les posts classiques reçoivent deux fois plus de clics que les les posts-photo » justifie le réseau dans son communiqué.
Il y a dix jours, Facebook mettait en place un nouveau tag visant à signaler les articles d’info satiriques, type The Onion ou en France Le Gorafi.
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