Passé sous la barre critique des 15 000 exemplaires, le NME devient gratuit.
Le célèbre magazine musical anglais, The New Musical Express, plus connu sous l’appellation « NME », ne s’écoulait plus qu’à, environ, 14 000 exemplaires hebdomadaires. Face à cette chute des ventes, son éditeur, Time Inc, a décidé de le diffuser, gratuitement, à hauteur de 300 000 exemplaires, à partir du mois de septembre. Une véritable révolution. Le patron de Time Inc UK, Marcus Rich, a déclaré :
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Cette marque célèbre depuis 63 ans, était un des pionniers sur le numérique et n’a cessé d’augmenter son audience globale depuis 20 ans. Elle a pu le faire car la musique est une passion importante, mais il est désormais temps pour nous de faire en sorte que le NME s’adresse à une plus grande communauté, pour nos partenaires commerciaux. »
De son côté, le rédacteur en chef du magazine, Mike Williams, a estimé que « le NME est un d’ores et déjà un acteur déterminant et un influenceur massif dans le secteur de la musique, mais avec cette transformation, il sera plus gros, plus fort et plus influent que jamais. Tous les titres sont actuellement en transition vers un futur numérique. Ce qui ne veut pas dire que l’on doive abandonner le papier, mais le papier doit effectivement changer. Je suis incroyablement excité par le rôle qu’il jouera dans le nouveau NME. »
En 2012, à l’occasion des 60 ans de l’hebdo, le Guardian invitait quatre anciens rédacteurs en chef à choisir leur couv’ préférée. Parmi elles, la célèbre Une opposant Blur et Oasis, les deux « poids lourds britanniques »,dans un match de boxe imaginaire, retenue par Steve Sutherland, à la tête du magazine de 1992 à 2000.
Sutherland racontait alors: « Tout a commencé le 24 janvier 1995, lorsque le NME avait organisé ses Brat awards (l’alternative aux Brits awards), à la salle Cockney. C’était Blur contre Oasis cette année-là, grâce aux votes de nos lecteurs. Blur avait gagné quatre awards, et Oasis trois. Liam Gallagher s’était approché de Damon Albarn et lui avait sorti un truc au sujet de l’anatomie féminine. ça avait été l’étincelle. » Et de poursuivre:
« A partir de ce moment-là, il n’y avait plus d’amour qui tienne entre les deux camps, et Noel Gallagher sortait des trucs comme: « Blur n’est qu’une bande de branleurs de la classe moyenne qui essaye de jouer les durs avec des héros de la classe moyenne. » Tout ça était magnifiquement alimenté par leurs prises de cocaïne. Ils étaient tous au sommet de leur gloire et très compétitifs. Cet été-là, mon équipe a découvert quelque chose que personne n’avait relevé: Blur et Oasis sortait leurs prochains singles pour promouvoir leurs futurs albums exactement le même jour. »
Après avoir pensé la couv’, l’équipe s’est attelée à faire monter le buzz:
« On avait fait campagne auprès d’un paquet de monde: Justine Frischmann d’Elastica, Gaz de Suoergrass; les managers, les producteurs, les patrons de labels des deux camps, les médias. En 24 heures, c’était sur News at Ten (émission de la BBC, ndlr), et tous les programmes et les tabloids l’avait repris. Tout le monde, du mec qui conduisait ses camions, aux profs de fac, jusqu’aux lycéennes, en parlaient « étiez-vous dans le camp de Blur ou dans celui d’Oasis ? » C’était le milieu de l’été, la saison stupide, il n’y avait pas grand chose à faire, et on était parvenu à créer un phénomène. »
Si Blur avait gagné au niveau des ventes avec son Country House, le NME avait par la suite sorti une double couv’, histoire de contenter les deux camps: l’une montrait Blur victorieux, l’autre Oasis.
{"type":"Banniere-Basse"}