Et si l’expo-biopic était un sous-genre avéré de l’exposition ?
Quelques exemples récents : tandis que le musée Bourdelle évoque l’auratique Isadora Duncan, figure pionnière de la danse et “tableau vivant” des quelques peintres et sculpteurs du début du siècle dernier, la galerie Baudoin-Lebon à Paris s’ouvrait en décembre aux “autoportraits” savamment organisés par la princesse de Castiglione toute sa vie durant – manie photographique évoquée dans le beau roman de Nathalie Léger intitulé justement L’Exposition.
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Parallèlement, le laboratoire Castillo/Corrales montre une petite expo-biopic sur la cinéaste Kathryn Bygelow. A croire que ces expos “monobiographiques” révèlent une dérive people du champ de l’art, qu’il faudrait rapprocher alors de l’expo Patti Smith à la Fondation Cartier l’an dernier.
Mais dans ce chapitre assez rarement exploré de l’art de l’exposition, on préférera citer l’exemple illustre de la toute petite rétrospective que le curateur Harald Szeeman consacra… à son grand-père. Grossvater, un aventurier comme vous et moi, organisée en 1974 à la galerie Toni Gerber de Berne, en Suisse, rassemblait quantité d’objets anodins, flirtant avec la reconstitution d’appartement.
Et c’était précisément cela qui intéressait Szeemann : comment exposer des choses dénuées de valeur artistique, et sans revenir vers l’accrochage muséal traditionnel ?
Trente ans plus tard, Dominique Gonzalez-Foerster consacrera une pure “expobiographie” à la toute jeune actrice Maria de Medeiros chez Gabrielle Maubrie, pour concevoir ensuite la chambre fictive du cinéaste Rainer Maria Fassbinder. Avec l’idée, peut-être, que la nature spatiale de l’exposition brise le déroulé factuel des biographies traditionnelles, et recompose nos récits de vie, trop linéaires.
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