Plusieurs lycées parisiens et lyonnais ont été évacués ces derniers jours suite à de fausses alertes à la bombe. Mais qui sont les auteurs de ces canulars, qui se font appeler « Evacuation Squad » ?
Mardi 26 janvier, entre 10h30 et 11h20, plusieurs lycées parisiens ont été évacués suite à des appels anonymes évoquant une bombe cachée dans un sac. Il s’agit des lycées Charlemagne, Condorcet, Louis le Grand, Fénelon, Montaigne et Henri IV. L’alerte à la bombe a finalement été levée à la mi-journée. Contacté, le secrétariat du lycée Condorcet – visé à trois reprises – explique avoir des consignes pour renvoyer les journalistes vers le rectorat. L’appel a été reçu par la personne à l’accueil du lycée. Depuis, la sécurité a été renforcée, notamment à l’entrée.
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Le même phénomène inquiétant s’est reproduit le lundi 1er février : » Vous allez tous mourir ! », disait l’interlocuteur au bout du fil. Plusieurs établissements lyonnais ont également été visés, avec le même message préenregistré, a annoncé une porte-parole de la préfecture du Rhône. Mais d’où viennent ces appels malveillants ?
A 9h30 la loge du lycée #Charlemagne a recu un appel téléphonique d’alerte à la bombe. Il n’y a pas eu d’évacuation. pic.twitter.com/sKVI9eVilw
— Daïc Audouit (@daicaudouit) enero 26, 2016
Phénomène mondial
D’après la version australienne de Mashable, ces faux appels ont été revendiqués par le collectif « Evacuation Squad ». Car le phénomène est mondial : l’Australie, le Royaume-Uni ou encore le Japon ont également été la cible de ces canulars récemment. Les seules informations dont on dispose sont partielles. Elles reposent principalement sur le compte Twitter supposé du groupe, @Ev4cuati0nSquad, qui a été supprimé depuis.
A Pro-Putin group ‘is offering to call in UK school bomb threats for money’ https://t.co/NlS4YgzfD1 pic.twitter.com/h4RdNIKzoY
— The Independent (@Independent) enero 28, 2016
Sur leur timeline, les membres du collectifs écrivaient : « Nous sommes six individus basés à l’international. » Leur objectif ? Lancer de fausses alertes pour « sauter les cours » et « distraire la police d’un crime que vous allez commettre ». La photo de profil du compte était un portrait de Poutine, et une adresse mail russe permettait de « commander » une alerte malveillante.
« Nous faisons ça parce que nous trouvons ça amusant »
Le site Mashable a obtenu le témoignage d’un membre du groupe se faisant appeler Viktor Olyavich : « Nous faisons ça parce que nous trouvons ça amusant », explique-t-il. Sur le site de partage anonyme Pastebin, le groupe affirme aussi détester « le gouvernement américain. Nous détestons l’autorité et nous ADORONS semer le désordre ».
L’individu explique ne pas se soucier des conséquences car ses lanceurs d’alerte sont « basés en Russie et en Iran ». Des anarchistes seulement intéressés par le désordre ? Peut-être pas seulement, car Viktor Olyavich annonce que ce « service » deviendra payant en Bitcoin à partir du 1er mars : « Jusqu’à mars, vous pourrez envoyer vos demandes pour des alertes à la bombe dans vos écoles, lieux de travail… Mais après le 1er mars, nous accepterons les Bitcoin comme paiement. »
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