Ce matin, vers 7h30, la police a évacué les travailleurs sans–papiers présents sur les marches de l’Opéra Bastille depuis une semaine. Il y aurait eu une quarantaine d’interpellations.
Vers 7h30, ce matin, des membres des forces de l’ordre sont arrivés place de la Bastille afin d’évacuer les travailleurs sans-papiers qui occupaient les marches de l’Opéra depuis le 27 mai.
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« Les policiers nous ont d’abord demandé de partir mais on a refusé », explique Samuel, un étudiant qui soutient le mouvement depuis plusieurs mois.
Les forces de l’ordre sont ensuite passées par l’intérieur de l’Opéra pour arriver en haut des escaliers et faire descendre les sans-papiers à l’aide de gaz lacrymogènes. Samuel raconte :
« Ils nous ont gazés et tout le monde a été poussé vers le bas, ils ont ensuite dispersé la foule, et les grévistes qui se sont opposés ont été arrêtés. »
De légers heurts entre les CRS et les militants ont été rapportés. Selon la police, des jets de pierre auraient fait quatre blessés légers parmi les forces de l’ordre et environ quatre manifestants auraient été fortement incommodés par les gaz lacrymogènes.
Au total, 43 personnes ont été arrêtées, sans-papiers et militants. Le NPA s’est indigné de cette évacuation dans un communiqué.
« Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? »
Les syndicats se disent surpris par cette évacuation. Hier encore, une réunion informelle se tenait avec la direction générale du travail. Il s’agissait de la première rencontre depuis le 20 mai. L’objectif : fixer une date afin de finaliser les négociations sur la mise en place de critères clairs de régularisation par le travail.
« Ce n’était pas du tout la tonalité de nos discussions d’hier, je suis pour le moins étonné », a déclaré Raymond Chauveau, responsable du mouvement des sans-papiers à la CGT, qui a tenu une tribune improvisée devant les manifestants ce matin (voir notre diaporama).
« Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? On ne sait pas d’où vient l’ordre d’évacuation. Qui dirige ? La Préfecture de Police ? Le ministère de l’Immigration ? Le ministère de l’Intérieur ? », a-t-il scandé devant un auditoire de sans-papiers encerclés par des CRS.
Vers 11h, Raymond Chauveau a appelé les grévistes à quitter les lieux. « Chacun rentre chez soi, pour le moment on n’a pas le choix. Mais les négociations ne sont pas terminées », a-t-il insisté.
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