Avec son nouveau rendez-vous sur Europe 1, Pierre-Louis Basse donne du souffle à des débats animés sur l’époque.
Comme s’il reprenait un tube des Bérurier Noir ( » Salut à toi… »), Pierre-Louis Basse lève la voix pour célébrer un message de bienvenue à l’humanité perdue. Dès les premières secondes de la première émission de son nouveau rendez-vous sur Europe 1, Bienvenue chez Basse, il était dit que les Roms devaient se sentir chez lui comme chez eux, fût-ce nulle part.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Par-delà ses indignations, Pierre-Louis Basse ne transige pas avec l’idée qu’il se fait d’une radio ouverte à la rumeur du monde, en prise avec la nervosité du réel, en phase avec la force des oeuvres d’art. Le souffle de sa voix est à la mesure de son envie à la fois d’en découdre (avec ce qui l’énerve) et de découvrir (ce qui l’élève). Plus que tout, c’est la curiosité pour son époque qui nourrit son énergie au micro. « Je lis tout, de France Soir à Balzac », aime t-il rappeler. Dans le studio, il tient à peine en place, bouge sur sa chaise, change même de table pour, après le débat choral de la première partie de l’émission, s’asseoir dans un coin du studio face à un invité. Du collectif à l’intime, il s’adapte à chaque dispositif, soucieux des autres, attentif à leurs mots.
En deux heures, en alerte permanente, il pose à tout va des dizaines de questions à ses invités au rythme où il respire, le souffle long, même s’il doit apprendre à ne pas trop tirer sur la corde depuis deux récents infarctus. La sincérité engagée de ses questions illustre sa foi dans une radio qui rapprocherait les gens, où transpirerait le goût pour le bien commun. Chez lui, l’exigence intellectuelle et la culture populaire s’additionnent plutôt qu’elles ne s’excluent. Alain Badiou a autant sa place que Fabien Onteniente à sa table d’hôtes, pleine comme un métro à 7 heures du soir où, soudainement, tout le monde se mettrait à parler. « Les mots ont déserté les êtres », lui confiait le romancier Marc Weitzmann lors de la seconde émission.
Basse veut précisément conjurer cette désertion. Le studio vibre ainsi chaque soir de ces croisements entre acteurs de l’actualité qui, d’un philosophe à un romancier, d’un artiste à un sportif, apprennent à « vivre ensemble » le temps d’une discussion animée.
A 52 ans, et vingt-cinq ans de radio derrière lui, il affirme n’avoir d’autre ambition personnelle que de faire partager ses affections et afflictions, qu’il exprime avec la franchise des braves, sans calcul.
Il se dit « anar » jusqu’au bout des ongles, met la chanson de Léo Ferré Ni Dieu ni maître au-dessus de tout, déteste ce que sont devenus les médias où règnent « la prétention, les m’as-tu-vu, les mecs tellement perdus dans leur cynisme et leur ego… ». Lui assume son statut d’étrange exception au sein de la radio du groupe Lagardère. « Ma mère a pleuré le jour où je suis entré à Europe 1 », confesse t-il, amusé, tout en insistant sur le fait qu’il a toujours eu la liberté totale de dire ce qu’il pense au micro.
Fier d’avoir enregistré la dernière interview du romancier Julien Gracq, en 1996, il a le secret de séduire les oiseaux les plus sauvages autant que de taper sur l’épaule des familiers du cirque médiatique. L’humanité promue par Pierre-Louis Basse s’incarne dans cette volonté de voler le plus haut possible. Bienvenue chez lui, on y respire, au-dessus du vide.
Bienvenue chez Basse, du lundi au jeudi sur Europe 1 de 20h à 22h
{"type":"Banniere-Basse"}