Le portrait d’un chanteur libre qui n’a cessé de réinventer la pop française.
De la scène rennaise du début des années 80, d’où il émergea après en avoir animé les soirées, notamment en organisant un concert des Stinky Toys, aux Chansons de l’innocence retrouvée, Etienne Daho n’a cessé pendant trente ans de réinventer la pop française. Il incarne son esprit depuis qu’il en a tracé les frontières audacieuses, poreuses, entre la tradition hexagonale des yé-yé et celle anglo-saxonne du rock indé.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Comme le rappelle Antoine Carlier dans un portrait documenté, l’itinéraire de Daho frappe par son mélange de cohérence et de détours permanents. Nourri de nombreux entretiens avec des musiciens (Elli Medeiros, Arnold Turboust, Lou Doillon, Debbie Harry, Dominique A, les Comateens, Les Valentins…), cinéastes (Olivier Assayas), photographes (Richard Dumas), journalistes (Jean-Eric Perrin, Gérard Lefort, Christophe Conte…), le film de Carlier consigne les cheminements d’Etienne, sinueux et soyeux.
Démarche aventureuse
Filmé en contre-jour à Ibiza, où il retrouve ses sensations d’enfance algérienne, le chanteur se souvient des climats intimes et artistiques de chacun de ses disques (La Notte la notte, Pop Satori, Paris ailleurs, Eden, L’Invitation…). A la fois direct et discret, il s’en tient à un mot pour définir sa démarche aventureuse : “liberté”. Si elle semble en effet avoir guidé ses choix, d’autres motifs, comme celui de la “fêlure” évoquée par Gérard Lefort, affleurent au fil des ans.
Sans altérer ce goût de la liberté, elle colore les succès accumulés d’une touche plus équivoque. Il se “voulait léger, léger”, dit-il dans une chanson (En surface) ; oui, mais cette légèreté semble inséparable des tourments qui l’enveloppent. Son art de la mélodie porte la trace de cette ambivalence, comme nous le rappelle sa cargaison de tubes. De cet itinéraire pop, aux mille ramifications, Antoine Carlier dresse un plan pétri d’élégance.
Etienne Daho, un itinéraire pop moderne documentaire d’Antoine Carlier. Samedi 21, 22 h 20, Arte
{"type":"Banniere-Basse"}