Une vidéo à peine cliquée, disponible depuis juin 2016 sur YouTube mais désormais supprimée, montrait Bernard Barbier, ancien directeur de la DGSE, devant des élèves de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec. Il révélait notamment, dans son intervention, que les États-Unis étaient à l’origine de l’espionnage informatique de l’Élysée en 2012, découvert au mois de mai entre les […]
Une vidéo à peine cliquée, disponible depuis juin 2016 sur YouTube mais désormais supprimée, montrait Bernard Barbier, ancien directeur de la DGSE, devant des élèves de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec. Il révélait notamment, dans son intervention, que les États-Unis étaient à l’origine de l’espionnage informatique de l’Élysée en 2012, découvert au mois de mai entre les deux tours de l’élection présidentielle. Les ordinateurs des collaborateurs du chef de l’Etat, alors Nicolas Sarkozy, avaient été piratés et l’implication des Américains n’avait jusqu’à présent jamais été prouvée.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le Monde a retranscrit une partie de la conférence de Bernard Barbier, qui était disponible dans sa quasi-intégralité sur la vidéo YouTube retirée. Il y affirmait avoir “reçu l’ordre du successeur de Sarkozy d’aller aux Etats-Unis les engueuler”. “On était sûrs que c’était eux, explique-t-il. À la fin de la réunion, Keith Alexander, le directeur de la NSA, n’était pas content. Alors que nous étions dans le bus, il me dit qu’il était déçu car il pensait que jamais on ne les détecterait et il ajoute : ‘vous êtes quand même bons’. Les grands alliés, on ne les espionnait pas. Le fait que les Américains cassent cette règle, ça a été un choc« .
Et la France espionnait le Canada depuis 2009
Cette vidéo YouTube est riche en révélations puisque Bernard Barbier a à l’évidence pris le parti de la transparence lors de son intervention sur le campus de l’école à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Autre espion dévoilé : la France. En 2013, Le Monde publiait une note transmise par Edward Snowden, établissant que le Canada suspectait la France d’être derrière une vaste opération d’espionnage informatique débutée en 2009.
Silence radio à Paris, qui ne s’était jamais prononcé sur cette accusation. L’ancien directeur de la DGSE a levé le voile, sans tabou : “Les Canadiens ont fait du reverse (retraçage informatique) sur un malware (logiciel malveillant) qu’ils avaient détecté. Ils ont retrouvé le programmeur qui avait surnommé son malware “Babar” et avait signé “Titi”. Ils en ont conclu qu’il était français. Et, effectivement, c’était un Français”.
{"type":"Banniere-Basse"}