Aux Etats-Unis, les Happy Meal sont dans le collimateur des autorités. Pour éviter que les plus jeunes soient attirés par les repas riches en calories, plusieurs villes des Etats-Unis envisagent d’interdire les jouets qui accompagnent les menus enfants.
« Les enfants sont attirés par les jouets, pas par les nuggets ou les frites. » C’est ce que déclare Inez Dickens, élue municipale à New York. Les Américains se sont longtemps retranchés derrière la liberté de manger comme ils l’entendaient, c’est-à-dire souvent très mal. Maintenant, ils s’inquiètent, notamment pour les générations futures qui ont un risque élevé d’obésité.
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Pour limiter cette tendance, plusieurs villes et Etats américains (New York, la Floride, l’Arizona…) envisagent d’interdire la présence de cadeaux dans les menus pour enfants jugés trop gras ou trop sucrés. Première cible : le Happy Meal de la chaîne McDonald’s et ses traditionnels jouets.
Au cœur du projet de loi baptisé Fast Food toy Ban Bill, cette proposition a été déposée par Leroy Comrie, conseiller municipal de New York. Elle concerne les menus qui représentent plus de 600 calories. Or, le Happy Meal comptabilise à lui seul 650 calories. Mais le records revient à Wendy’s, une chaîne de restauration rapide, qui propose un menu enfant à 1310 calories !
Les jouets déjà interdits à San Francisco
« Si vous me regardez, vous constaterez que j’aime la restauration rapide et la malbouffe. J’ai mangé beaucoup de Happy Meal et me suis mal alimenté en grandissant », témoigne Leroy Comrie. Il pèse près de 150 kilos, et son objectif est de limiter le fléau pour que les enfants « ne finissent pas comme [lui]« .
Ces 30 dernières années, l’obésité a quadruplé aux Etats-Unis. Il y a 30 ans aussi, les premiers Happy Meal de McDonald’s voyaient le jour. Déjà, les enfants pouvaient prendre un repas avec un jouet gratuit en plus des frites ou du hamburger. Dès la fin 2010, la ville de San Francisco est la première à interdire les gadgets offerts par les chaînes de restauration rapide.
Face au fléau grandissant, le vice-président de McDonald’s, Mason Smoot, continue pourtant d’affirmer que les menus Happy Meal apportent un bon équilibre nutritionnel. Le jouet, quant à lui, ne serait qu’un « bonus ». Son interdiction dans les menus enfant n’empêcherait pas les clients de venir manger dans les fast-food.
D’autres initiatives
Pour enrayer les mauvaises habitudes alimentaires, d’autres initiatives voient le jour. Aux Etats-Unis, des personnages de dessins animés vont être imprimés sur les emballages pour rendre les fruits et légumes plus attractifs pour les enfants.
En Hongrie, une taxation spécifique aux fast-food est envisagée. En France, des mesures de santé sont attendues avec un meilleur contrôle des publicités à destination des plus petits.
Les enfants attristés à l’idée de ne plus avoir de jouet en allant chez McDo pourront toujours se consoler en faisant la danse de Beyoncé contre l’obésité.
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Laura Adolphe
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