Tristan Bartolini, un étudiant genevois, a remporté ce 15 octobre le Prix Art Humanité 2020 de la Croix-Rouge pour son projet “L’inclusif-ve”, une police de caractères épicène.
Et si le masculin ne l’emportait plus sur le féminin ? Etudiant à la HEAD (Haute école d’art et de design Genève), Tristan Bartolini a conçu, pou r son projet de diplôme, un alphabet capable d’exprimer tout le spectre du genre. “Un thème au service d’une cause, en accord avec mes engagements et convictions”, explique-t-il dans La Tribune de Genève.
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Pour signifier graphiquement l’inclusivité, l’artiste a élaboré de nouveaux signes typographiques mêlant à la fois les terminaisons masculine et féminine. Des traits et des ligatures pour ouvrir les mots genrés de notre langue à de nouvelles perspectives. Ici, le “e” et le “a” de “le” et “la” s’enlacent pour ne former qu’un, tout comme le “p” et le “m” de “père” et “mère”.
Pour celles et ceux qui verraient un affront à l’orthographe, l’idée n’est pourtant pas nouvelle. Notre alphabet fait déjà acte de digrammes soudés, le fameux “e” dans l’“o”. “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”, disait Lavoisier.
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Exit le point médian
Au total, Tristan Bartolini a inventé plus de 40 caractères typographiques non genrés. Plus de tiret ou de point médian pour signifier l’inclusivité, mais des graphèmes uniques. “J’aimerais que ce projet ne soit qu’un début. Ce système de caractères peut s’adapter à d’autres polices d’écriture. Dès lors, ce serait bien que des typographes intègrent mes signes dans leurs propres créations. J’ai simplement créé un outil de communication. D’autres pourraient l’utiliser pour faire passer un message”, raconte, toujours au quotidien suisse, le typographe.
Pour “L’inclusif-ve”, Tristan Bartolini a reçu le Prix Art Humanité 2020. Ce prix, imaginé en 2015 par la Croix-Rouge de Genève, le Comité international de la Croix-Rouge et la HEAD, récompense depuis six éditions des projets qui conjuguent engagement humanitaire et élan artistique.
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