Le géant américain expérimente de nouvelles méthodes pour combattre les violations des droits d’auteur. De YouTube à Blogger, c’est une nouvelle forme de contrôle que Google met en place.
« Avertissement : cette vidéo comporte une piste audio dont les détenteurs des droits d’auteur interdisent la reproduction. Le son a été désactivé.” Depuis quelques jours, YouTube expérimente un nouveau genre de combat contre la violation du copyright : couper le son des vidéos suspectes. Résultat : la plate-forme compte des milliers de clips étrangement silencieux. Une opération en force menée pour répondre à la grogne des ayants droit et des maisons de disques. Warner, Universal Music, Sony BMG et EMI cherchent à développer leur propre plate-forme pour s’émanciper de Google et Warner Music exigeait que YouTube retire du site tous les artistes sous contrat avec elle.
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Du côté de Blogger, plate-forme d’hébergement de blogs de Google, la paranoïa monte d’un cran : plusieurs audioblogs (Fluokids, Palmsout, Bigstereo, Discodust) ont vu certains de leurs posts purement et simplement supprimés en vertu de la loi américaine de protection du copyright, sans que “Blogger Team” n’ait pris la peine de vérifier si la mise en ligne des morceaux est avalisée par le label ou l’artiste lui-même. “Domino a envoyé un remix de Tricky à tous les blogs… et tous les posts ont été supprimés ???” peut-on ainsi lire sur la mailing-list de ces audioblogs dont les fondateurs restent un tout petit peu pantois.
Pour Guillaume Heuguet, journaliste et membre de Fluokids, “c’est une espèce de piqûre de rappel: internet reste un univers de luttes de pouvoir économique et non un grand espace vide où tout est possible. En réalité, les hébergeurs peuvent tout à fait supprimer du contenu aléatoirement sur internet où on n’est libre que dans la mesure de leur bon vouloir”.
Selon Pierre Lautier, avocat à la cour et spécialiste du droit de la propriété artistique, Google est dans son bon droit : hébergeant à titre gratuit, ils peuvent supprimer et agir en vertu d’une loi américaine de protection des droits d’auteur
– le lieu de compétence en la matière étant le lieu où est constatée l’infraction. Et de conclure : “Ce que craint Google, c’est de voir sa responsabilité engagée face au lobby des majors, dont le but est de mettre fin à ces pratiques.”
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