La légende dit qu’à 18 ans et deux jours, Sasha Grey a poussé la porte des studios pour se lancer dans le porno. Deux ans plus tard, la hardeuse devenue star tourne avec Steven Soderbergh. Portrait d’une révolutionnaire du X.
ENTRETIEN
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D’où viens-tu ?
Sasha Grey – Sacramento, Californie. Une ville agricole. Ma famille se situait plutôt dans le tiroir du bas de la classe moyenne.
Ton adolescence ?
Rebelle, tout d’abord. Puis des tentatives amusantes de vouloir être une hippie. Pour finir par vouloir être une femme indépendante.
Quand et comment as-tu rencontré la porn culture et la sexualité ?
Vers 16 ans, pour mon plaisir personnel, avec rapidement le sentiment qu’il y avait là un pont créatif qui était un peu en jachère. Qu’il était possible d’y faire évoluer les choses. Je considère d’ores et déjà la masturbation comme du sexe en vrai, en dépit du fait que ce soit solitaire, ou peut-être justement parce que c’est un acte solitaire. J’ai dû commencer à me masturber vers l’âge de 12 ans. Puis première relation à 16 ans. Rien d’anormal.
Deux jours après ta majorité, tu as commencé à tourner des pornos. N’était-ce pas un peu précipité ?
C’est peut-être l’impression que cela donne mais j’étais totalement déterminée à me jeter dans cette industrie, c’est une décision que j’ai prise en toute conscience. J’avais fait mes recherches sur le milieu du porno pendant sept mois, je savais précisément à quelle porte frapper. J’ai mis de l’argent de côté, pour pouvoir me tirer de chez moi en totale indépendance. Montrez-moi une gamine de 17 ou 18 ans qui soit indépendante, et non assistée par papa et maman… L’Amérique est un endroit particulier : nous n’avons pas de bourses pour les arts comme dans d’autres pays. Si tu veux imposer ton art, il faut le faire par toi-même.
Une phrase, “Punch me in the stomach”, adressée à Rocco sur ton premier tournage, a fait de toi une star en quelques secondes…
Ça m’agace un peu, toute l’histoire de cette phrase. Elle a été tirée hors de son contexte et c’est déplorable. Il fallait voir ça comme un exercice d’improvisation fantasmatique, aucune volonté de me faire remarquer.
Anna Karina ?
Le talent d’actrice à l’état pur.
Vini Reilly ?
J’adore sa voix, et on devrait botter le cul de l’imbécile qui a conseillé au leader de Durutti Column de ne plus chanter.
Genesis P-Orridge ?
Un artiste transgressif, en construction et hélas totalement incompris.
Antonioni ?
L’avant-garde. Son imaginaire visuel nous inspire tous, et de toutes parts, non ?
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