En déclarant haut et fort sur le plateau de TF1, le 10 février dernier, sa candidature indépendante pour l’élection présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon a de facto signé la fin de l’unité du Front de gauche. Cette décision avait d’ailleurs passablement agacé ses alliés, comme le rappelait L’Opinion le 5 juin 2016 : “Depuis la ‘proposition […]
En déclarant haut et fort sur le plateau de TF1, le 10 février dernier, sa candidature indépendante pour l’élection présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon a de facto signé la fin de l’unité du Front de gauche. Cette décision avait d’ailleurs passablement agacé ses alliés, comme le rappelait L’Opinion le 5 juin 2016 : « Depuis la ‘proposition de candidature’ de Mélenchon, le 10 février 2016, le Front de gauche est moribond. Jugé trop perso, trop imprévisible, Jean-Luc Mélenchon met mal à l’aise les communistes, quand il ne les exaspère pas. »
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Le cartel Front de gauche n’existe plus. La confiance aussi est morte »
Le Front de gauche avait été créé le 18 novembre 2008 et avait pour but de former une grande coalition à gauche. Il regroupait ainsi le Parti de gauche (de Jean-Luc Mélenchon), le Parti communiste et la Gauche unitaire. A l’époque, tous ces partis avaient en commun de vouloir lutter contre le traité de Lisbonne et son orientation jugée trop libérale. Après plusieurs scrutins dont celui de l’élection présidentielle de 2012 où Jean-Luc Mélenchon a obtenu 11,11 % des voix, il semblerait que le Front de gauche appartienne officiellement au passé.
Celui qui fut l’un des fondateurs du Parti de gauche souhaite établir son autonomie par rapport aux partis et rassembler plus largement. En témoigne d’ailleurs symboliquement son nouveau slogan : ‘’La France insoumise’’, un terme généraliste dans lequel de nombreuses personnes, hors Parti communiste ou même de gauche, peuvent se retrouver. Dans un long entretien accordé à Mediapart hier, Jean-Luc Mélenchon a clairement acté cette rupture. Au journaliste Christophe Gueugneau qui lui fait remarquer : ‘’Vous préférez donc la France insoumise au Front de gauche’’, il répond tout simplement : ‘’Le cartel Front de gauche n’existe plus. La confiance aussi est morte.’’
Et d’ajouter :
« Par ailleurs, la privatisation du Front de gauche a été inouïe. À chaque élection partielle, j’ai appris dans la presse qu’il y avait des candidats Front de gauche. Parfois, il y en avait deux opposés entre eux, et les deux étaient communistes comme dans la Somme et la Loire-Atlantique ! Quel chaos illisible ! Dernier exemple à Notre-Dame-des-Landes où le PCF départemental a mis le logo du Front de gauche dans sa campagne pour le ‘’oui’’. Cela contre non seulement tous les partenaires du Front de gauche mais également contre les fédérations communistes environnantes. »
Du côté des communistes, on reste divisé sur le fait de soutenir ou non Jean-Luc Mélenchon en 2017. Marie-George Buffet a d’ores et déjà appelé à voter pour lui et certains membres en ont fait de même. Toutefois, cela ne permet pas d’affirmer que le reste des membres du Parti communiste suivra le mouvement.
{"type":"Banniere-Basse"}