Quatrième volet de l’enquête lesinrocks.com/Rue89 sur l’état de l’industrie musicale française. Aujourd’hui : la gratuité légale est-elle possible ?
Mais le site ne fonctionne pas à plein régime dans toutes les régions. En Ile-de-France, de nombreux titres ne sont pas disponibles en téléchargement gratuit:
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« Nous avons l’offre, mais nous manquons d’annonceurs prêts à investir sur la plateforme. Les gens du marketing sont finalement assez frileux.«
Le site a reversé 54 000 euros aux artistes sur l’année 2008 (0,12 centimes par titre). Mais Laurent Magnin est sûr de son coup:
« Pour moi, le modèle Airtist est un des modèles du futur. Les annonceurs peuvent cibler les internautes en terme de profil et de géolocalisation.«
Les futures générations ne paieront pas
Borey Sok pense lui aussi que l’avenir est au tout gratuit: « Le téléchargement légal en hausse en ce moment, ce sont les gens qui achetaient des CD qui s’y mettent. Les futures générations ne paieront pas. » Mais Pascal Nègre, lui, s’insurge: « Attention à ne pas faire de jeunisme. Tokyo Hôtel et Sheryfa Luna vendent aussi des centaines de milliers d’albums ! » Et d’ajouter:
« Je ne crois pas que la publicité puisse supporter le coût de toute la création: musique, cinéma, édition.«
Ces modèles gratuits trouveront probablement leur équilibre, à côté l’offre légale payante. « Derrière un titre, il y a des ingénieurs du son et des techniciens. En piratant, vous pouvez faire crever la filière« , explique Hervé Rosny, président du syndicat national de l’édition phonographique, le SNEP. Mais à quel prix? L’urgence pour l’industrie est aujourd’hui de trouver le juste prix de la musique digitale.
Quel prix pour la musique en ligne ?
Un fichier MP3 coûte certes moins cher qu’un CD, mais il a un prix: « Le prix de la production, de la commercialisation, du stockage. Mettre un titre en avant sur iTunes ou SFR coûte de l’argent« , explique Vincent Demarthe, manager de Rohff, dont les clips sont mis en avant sur le site SFR music. Hervé Rosny confirme:
« A l’avenir, il y aura les magasins, le système du “à la carte”, l’écoute en streaming, le modèle sur les forfaits téléphoniques de téléchargement illimité, tout ça c’est très positif. Mais la vraie question est combien vaut la musique. Quand on regarde le prix à l’acte de 0,99 cents, c’est relativement cher. Les forfaits illimités et le streaming génèrent beaucoup de trafic, mais sont peu chers par rapport à la réalité du prix.«
Selon lui, tant que le téléchargement illégal existera, faussant les mécanismes du marché, il sera difficile de trouver le juste prix de la musique en ligne.
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