Trois militant·es polonais·es ont été inculpé·es mercredi 5 août pour avoir recouvert une statue de Jésus et d’autres monuments de Varsovie avec un drapeau arc-en-ciel.
Ils ont recouvert les statues de Copernic, de la sirène de Varsovie et une statue du Christ avec un drapeau LGBT et des bandanas portant un symbole anarchiste. Des militant·es ont été mis·es en examen hier à Varsovie par la police de la capitale, rapporte Franceinfo. « La police de Varsovie a inculpé deux personnes pour la profanation de monuments de Varsovie« , a expliqué son porte-parole Sylwester Marczak, cité par l’agence PAP et repris par le média français. « Nous menons des poursuites judiciaires non pas parce que quelqu’un a accroché un drapeau, mais parce que, ce faisant, il a offensé les sentiments religieux et profané notamment le monument du Christ. » Le chef d’inculpation de la troisième personne reste pour le moment inconnu.
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D’après le site Notes from Poland, l’action nocturne menée mardi 28 juillet serait le fait de trois organisations : Stop Bzdurom, Gang Samzamęt et Poetka. Un manifeste publié sur Facebook le 29 juillet revient sur les motivations des militant·es : « C’est un assaut ! Un arc-en-ciel. C’est une attaque ! Nous avons décidé d’agir », ont-ils écrit dans ce texte. « Tant que j’ai peur de vous tenir la main. Tant qu’il y aura encore des camionnettes avec des signes homophobes dans la rue.«
Dès lendemain, le Premier ministre polonais s’est exprimé au sujet de l’événement le qualifiant d' »acte de vandalisme ». « De tels actes ne mènent jamais à rien de positif, et ils n’ont qu’un seul but : diviser davantage la société. Je ne le permettrai pas« , a déclaré M. Morawiecki cité par Notes from Poland.
Nie ma zgody na profanowanie symboli narodowych i religijnych w imię żadnej ideologii. Wartości, które symbolizują, ważne dla milionów Polaków, są dziedzictwem, które podlega szczególnej ochronie. Nie można pod płaszczykiem rzekomej równości stawać się agresorem. pic.twitter.com/E4NPgn2mWr
— Mateusz Morawiecki (@MorawieckiM) July 29, 2020
Sur Twitter, l’homme politique s’est montré intransigant affirmant que les militant·es LGBT avait souillé des symboles nationaux et religieux : « Les valeurs symbolisées [par les statues] sont importantes pour des millions de Polonais. »
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Un climat anti-LGBT
Ces poursuites sont annoncées dans un contexte particulièrement sensible pour les personnes LGBT en Pologne. Dans ce pays profondément catholique, seuls 29 % des Polonais soutiennent le mariage entre personnes du même sexe, selon un sondage d’opinion réalisé en 2019 par l’institut CBOS, cité par le Parisien.
Pour rappel, ces derniers jours l’Union européenne a annoncé avoir refusé, dans le cadre d’un programme de jumelage européen, des subventions à six villes de Pologne qui s’étaient proclamées « zone sans idéologie LGBT ».
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