Exposée en ce moment à la Slow Galerie, la jeune artiste Leona Rose a repris les grands classiques de l’art pour créer une jungle arty et érudite. Des oeuvres pop où Le Déjeuner sur l’Herbe devient une after-party déjantée.
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Nous rencontrons Leona Rose au vernissage de son exposition. Occupée à parler à la petite foule présente, on s’approche des tableaux : le jeu, deviner quel classique de l’art a inspiré son propre dessin. Sous le nom d’Hi-story, sa série est une perle à la fois de dérision et d’histoire de l’art. Colorée et pop, ses reprises de la Cène ou de Marylin par Warhol sont vite reconnaissables. Pour découvrir le Matisse, on n’a pas trop non plus à se pencher. Reconnaître Picasso, Klimt ou Degas est un peu moins évident – les spectateurs s’interrogent et s’entraident pour découvrir les origines des oeuvres présentées. Finalement, l’artiste elle-même nous vient en aide. On lui a posé trois questions.
Comment est né Hi-Story?
C’est un jeu de mot entre histoire et “hi !” (« salut » en anglais, ndlr), pour dire « coucou ! je vais te raconter une histoire » et cette histoire c’est celle de l’art. J’ai voulu accrocher mon univers à de grands classiques pour que ça parle aux gens. J’avais déjà repris l’image des Beatles à Abbey Road, et ça avait bien plu ! J’ai voulu solliciter le rire. A la sélection, la Joconde, la Vénus de Botticelli étaient des incontournables. American Gothic et les oeuvres de Gauguin sont des tableaux que j’adore.
Raconte-nous un peu ton parcours?
J’ai 30 ans, je viens d’Aix en Provence où j’ai fait des études de commerce – je m’y destinais et je voulais ouvrir mon agence immobilière, c’est pour ça que je suis montée à Paris. Arrivée ici, j’ai commencé à prendre des cours du soir aux Beaux Arts – je dessinais toute petite mais j’ai arrêté vers mes 12 ou 13 ans – j’ai donc recommencé le dessin dans des amphis de morphologie des Beaux Arts.
A coté je bossais toujours dans une agence immobilière. Une de mes amies est tombé enceinte et m’a demandé des illustrations pour la chambre de sa petite fille. Ca a été décisif, j’ai vraiment repris à ce moment là, un an après les Beaux Arts… Et je ne me suis plus arrêtée. J’ai exposé dans le bar d’un ami dans le Marais et ensuite je suis allée à la Slow Galerie avec dix dessins sous le bras et même pas de diplôme ! Petit à petit tout s’est enclenché. Maintenant je vis de ma passion. Mon projet c’est de faire le tour du monde et de peindre des fresques dans des orphelinats et des ONG que je rencontre pendant mes road trips, comme j’ai déjà pu le faire.
Tu transforme tous les personnages en animaux, pourquoi ?
Je dessine pour m’évader, pour quitter le monde un peu dur que je vis tous les jours. Si je dessine c’est pour déconnecter et je trouve que les animaux… enfin les êtres humains sont les seuls à avoir autant de vices. Je veux retourner à l’ordre naturel des choses. J’adapte mes animaux en fonction des personnages du tableau. Pour la Vénus, le petit paresseux est parfait avec son corps un peu dodu et ses griffes qui tiennent les cheveux ! Je veux à la fois parler d’art, et amener de la couleur, de la joie au public. Les animaux sont un super moyen de le faire.
Hi-Story, jusqu’au 24 février à la Slow Galerie. Pour découvrir le travail de Leona Rose, c’est par là. Diaporama : illustrations © Leona Rose, et portrait de l’artiste.
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